Fragonard, l'invention du bonheur
de Sophie Chauveau

critiqué par Veneziano, le 22 avril 2014
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Ivre de joie et de peinture
A son habitude, Sophie Chauveau retrace, de manière romancée, une vie d'artiste ayant marqué l'histoire : c'est au tour de Jean-Honoré Fragonard, Provençal du XVIIIème qui marqua son siècle, en empruntant les pas de François Boucher et Van Loo. L'exposition des Fêtes galantes au Musée Jacquemart-André montre l'héritage et la continuité avec Antoine Watteau et Boucher.
Optimiste par nature, porteur d'une joie communicative, ses oeuvres font vite florès, au point d'aller à Paris, pour ensuite être enrôlé comme résidant au Louvre auprès de Van Loo. Les commandes publiques, notamment royales, finissent par fleurir. Les aléas de la vie lui font connaître quelques péripéties, dont il se démène avec sourire et panache.
La Révolution constitue évidemment un tournant plus délicat pour lui à négocier. Il y parvient, sans trop de difficultés, bien que de telles épreuves et le risque d'une disgrâce aussi fatale et expéditive pèsent assez lourd, pour un homme d'âge mûr, tentant de conserver son éternel optimiste mais fatigué par le poids des ans.

Ce roman est rédigé d'un style alerte, sec et souvent hyperbolique. Il est richement documenté, et donne envie de s'attacher au personnage principal, ce qui est bien l'essentiel de l'objectif. Les effets sont sans doute parfois un peu forcés, mais servent la bonne cause. Ce livre est agréable et en apprend beaucoup.