Comment j'ai retrouvé Livingstone de Henry Morton Stanley

Comment j'ai retrouvé Livingstone de Henry Morton Stanley
(How I found Linvingstone)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Voyages et aventures

Critiqué par Pierrequiroule, le 27 avril 2014 (Paris, Inscrite le 13 avril 2006, 43 ans)
La note : 8 étoiles
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« Dr Livingstone, I presume ? »

Voici le récit d’une des plus fabuleuses aventures du XIXème siècle, une aventure qui a pour cadre l’Afrique des explorateurs et pour héros Stanley et Livingstone, deux voyageurs qui ont grandement contribué à la connaissance du « continent mystérieux ». Dans les années 1870, l’Afrique est encore méconnue des Occidentaux. On la considère comme « le tombeau de l’homme blanc » et seules les caravanes arabes s’aventurent dans ses régions équatoriales. C’est pourquoi la Royal Geographical Society de Londres y organise des expéditions, dans un but à la fois scientifique, commercial et humanitaire. C’est dans ce cadre que naît la légende du Docteur Livingstone. Médecin et missionnaire britannique, David Livingstone passe 30 ans de sa vie à explorer l’Afrique australe et centrale, notamment la région des grands lacs. On lui doit la traversée de l’Afrique d’Est en Ouest, la découverte des sources du Nil et des chutes Victoria. Ses conférences, sa lutte contre l’esclavage ainsi que sa compassion pour les indigènes lui assurent une vraie popularité en Europe comme en Afrique. Mais voilà qu’en 1866, Livingstone est porté disparu dans la région des lacs. Trois ans après, le journal américain « New York Herald » envoie un reporter à la recherche du grand homme. Ce journaliste n’est autre qu’Henry Morton Stanley, voyageur intrépide et auteur de ce récit.

Au fil des pages, Stanley décrit les conditions matérielles d’une expédition en Afrique à cette époque. La logistique est très lourde car il faut emporter des tonnes de marchandises qui servent de monnaie d’échange avec les chefs locaux – sans « cadeaux » pas de laissez-passer ! De plus, les porteurs indigènes ne sont pas toujours fiables, au point que Stanley doit les enchaîner pendant la nuit pour éviter vols et désertions. Nulle route à l'horizon, tout au plus des pistes éphémères. L’expédition s’ébranle doucement à travers la savane, les montagnes et les forêts tropicales de Tanzanie. La soif, les fièvres et les guerres tribales font de nombreuses victimes parmi les hommes et les bêtes. Stanley raconte que sa tente est régulièrement tapissée d’insectes dangereux. Mais le paysage varié et la faune sauvage ne cessent de l’émerveiller. Comme beaucoup d’explorateurs européens, il apprécie la chasse et n’hésite pas à se mesurer à un zèbre ou à une girafe – alors que sa rencontre avec un éléphant reste pacifique. L’explorateur présente aussi les peuples indigènes rencontrés en décrivant leur apparence physique et leurs coutumes. Enfin, en novembre 1871, après huit mois de périple, il retrouve Livingstone bien vivant. Malade, abandonné par ses porteurs et à court de provisions, celui-ci s’est réfugié dans le village d’Ujiji, sur les rives du lac Tanganyika. Stanley raconte que malgré sa jubilation intérieure, il a salué le grand homme avec un flegme très « british » - « Docteur Livingstone je suppose ? »-, sans laisser paraître son émotion. Après quelques mois de travaux en commun, Stanley et Livingstone se séparent, ce dernier refusant de quitter l’Afrique avant d’avoir achevé ses recherches sur l’hydrographie de la région. Livingstone mourra deux ans plus tard de la fièvre, à Ujiji, et son cœur sera conservé sur place par ses amis indigènes. Stanley, lui, se forgera une solide réputation d’explorateur. Même si certains ont douté de la véracité de ses écrits, son voyage a fait sensation et les carnets que lui a confiés Livingstone ont été authentifiés par le fils du missionnaire. Par la suite, Stanley se mettra au service de Léopold II pour conquérir le futur Congo belge. Il deviendra un expert incontesté de l’Afrique et écrira d’autres récits de voyage (« Au cœur du continent mystérieux », « Dans les ténèbres de l’Afrique »).

Cette lecture intéressera certainement les amateurs de récits d’aventures. Ce sont des pages passionnantes et non dénuées d’humour – des situations cocasses surviennent par exemple en raison du décalage culturel entre Européens et indigènes. Elles permettent de comprendre les mentalités européennes à la fin du XIXème siècle, mentalités qui aboutiront inexorablement au partage de l’Afrique et à la colonisation. Mais ce récit fait aussi partie d’une grande épopée, d’une aventure haute en couleurs comme il n’en existe plus de nos jours. Notez que Babel propose une version abrégée du livre de Stanley - moins de 300 pages, contre plus de 600 pour la version intégrale publiée chez Hachette BNF.

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