L'institutrice d'Izieu de Dominique Missika

L'institutrice d'Izieu de Dominique Missika

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire , Sciences humaines et exactes => Essais

Critiqué par JulesRomans, le 12 avril 2014 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 65 ans)
La note : 8 étoiles
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L’institutrice d’Izieu a vécu six mois inoubliables

L’ouvrage "L’institutrice d’Izieu" se centre sur la vie de Gabrielle Perrier, jeune institutrice remplaçante nommée à la colonie d’Izieu où ont été regroupés des enfants juifs. Elle fait la rentrée scolaire début octobre 1943 et perd ses 44 élèves début avril 1944, lorsque les Allemands viennent les arrêter. Aucun ne reviendra des camps, parmi ces jeunes âgés de 5 à 17 ans, seule Léa Feldblum qui faisait partie de l’encadrement est rentrée d’Allemagne.

Si la personnalité de Sabine Zlatin (qui dirigeait l’établissement d’Izieu), née le 13 janvier 1907 à Varsovie en Pologne et morte le 21 septembre 1996 à Paris, est bien connue par tous ceux qui s’intéressent au drame, celle de Gabrielle Perrier ne l’était pas. C’est elle qui lors du procès Barbie déclara (page 176):

« Barbie a toujours dit qu’il s’occupait uniquement des résistants et des maquisards, c’est-à-dire des ennemis de l’armée allemande. Mais les enfants d’Izieu, c’étaient quoi ? C’étaient des résistants ? C’étaient des innocents ».

Ce qui frappe à la lecture du livre, et n’est pas assez souligné, ce sont les nombreuses protections que des fonctionnaires (qui avaient juré fidélité au Maréchal Pétain) assuraient à la colonie. L’inspecteur primaire Gonnet et le sous-préfet Wiltzer sont les figures les plus engagées, on ne nous apprend cependant guère de choses sur eux.

Le livre semble accepter l’idée que l’Alsacien-Lorrain (acquitté lors d'un procès) n’a pas dénoncé à la Gestapo le rassemblement d’enfants juifs à Izieu. Il semble se rallier à l’idée de documents écrits (peut-être des courriers des enfants à des parents) tombés accidentellement dans les mains de la Gestapo.

Le lieu historique de la rafle est devenu un mémorial en 1994; la Maison des enfants d’Izieu est le musée du département de l'Ain le plus visité, avec une affluence de 26000 visiteurs par an. Pour quelques ouvrages de fiction ou documentaire pour les jeunes qui abordent la question des enfants cachés on se reportera à ce que nous en disions dans notre critique de "Je m'appelle Isaac et j'ai été un enfant caché" par Isaac Millman. Par ailleurs est sortie en 2014 une version enrichie de "Les enfants d'Izieu" de Rolande Causse qui, en direction des écoliers (les plus âgés) collégiens et lycéens, propose entre autre des poésies et le texte d’un opéra sur le sujet.

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