Une place au soleil
de Driss Chraïbi

critiqué par Tistou, le 12 mars 2014
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Raté
« Une place au soleil » est le premier ouvrage mettant en scène l’inspecteur Ali, un inspecteur marocain.
Comment dire ? C’est insupportable.
J’ai eu l’impression d’un San Antonio sauce marocaine, mal digéré, mâtiné d’un esprit type « série du Poulpe ». Complètement raté. Ca n’a pas la verve de San Antonio, le côté transgressif ( ??) assumé dopé au n’importe quoi mitraillé à longueur de lignes. Ca n’a pas le côté idéaliste anar du Poulpe. C’est tristement à côté. A côté de quoi, je ne sais pas, mais pas franchement marocain, à coup sûr. Et puis écrit léger, à la va-vite … Certains passages … Du genre :

« Les oreilles affûtées comme celles d’un renard qui renifle de très loin la menstrue d’une renarde … »
…/…
« A l’aéroport Mohamed V, il avisa un de ses collègues de la police de l’air et des frontières. Il lui offrit un gros cigare tacheté de vert, fit signe du pouce en direction des passagers.
- Vise-moi cette cagote qui toutoune son chouchou, lui dit-il à mi-voix.
- Vu. La dame au petit chien. J’en fais quoi ?
- Contrôle d’identité à la Pasqua. Du droit du sol au droit de la boucler. Elle n’a pas une tête d’Arabe. En combien de temps pourrais-tu arriver à bout du cigare ?
- Une demi-heure, chef.
- Mettons une heure, conclut l’inspecteur Ali. Enferme-toi avec elle dans le cagibi que tu sais et fume. Fume !
Il rentra chez lui et niqua sa femme, à sec, malgré ses cris de « putoise ». D’accord ! C’était du viol pur et simple, mais sa marchandise du haut avait failli éjaculer dans l’avion. Il était marié, que diable ! Et puis, pourquoi faisait-elle tout le temps la gueule et presque jamais l’amour ? Un peu plus tard, il y revint, à deux reprises. Et, ces deux fois-là, elle prit son plaisir. »

C’est petit, mesquin. Il n’y a pas d’idée directrice qui vaille la peine d’un quelconque intérêt. Quant à la manière de mener l’intrigue (c’est censé être un polar !), on sent que ce n’est pas le truc de Driss Chraïbi. Il coupe littéralement à travers champs, champs lexicaux et champs de bataille, et il nous laisse pantois. Ca … ?
Alors peut-être que dans un autre type d’exercice Driss Chraïbi tient-il la route ? Là c’est sortie de route totale !