Rédemption de Matt Lennox

Rédemption de Matt Lennox
(The Carpenter)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Anonyme3, le 11 mars 2014 (Inscrit le 6 septembre 2011, - ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 304ème position).
Visites : 3 789 

"Rédemption", un splendide roman, riche et ambitieux où la noirceur et la violence sont de circonstance. Et quel premier roman ! Un chef-d’œuvre! Un coup de ♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥.... que l'on aime faire partager. Bref, Merci, Matt Lennox.

Biographie de l'auteur:

Voir onglet biographie.

Quatrième de couverture:

Dans la veine des films de James Gray ou des romans de Dennis Lehane, Rédemption marque les formidables débuts d'un jeune auteur canadien. Matt Lennox explore dans ce roman d'une beauté sombre et puissante les secrets d'une petite ville enfermée dans ses préjugés.

Après dix-sept années passées dans une prison de haute sécurité, Leland King revient dans sa ville natale de l'Ontario, où sa mère est en train de mourir. Quel crime a-t-il commis pour avoir été aussi longtemps privé de liberté ?

Pete, son neveu, né pendant sa détention, l'ignore et ne s'en soucie guère. Mais, dans ce patelin où l'on ne vénère que Dieu et la loi, il est bien le seul : personne n'a vraiment pardonné à Leland son passé criminel. Surtout pas Stan Maitland, un flic à la retraite, qui ne peut s'empêcher de voir un lien entre le retour du « hors-la-loi » et la récente découverte du cadavre d'une jeune femme dans une voiture abandonnée... Il faudra bien, un jour ou l'autre, que Pete affronte la terrible vérité.

Mon avis :

+ : Roman extrêmement bien écrit et traduit par France Camus-Pichon. Le Roman est prenant de bout en bout avec pour thème principal la récidive. Matt Lennox fait fort, il écrit un roman à la croisée des chemins entre Donald Ray Pollock, Frederick Busch et James Gray. Les personnages sont d’une noirceur et d’un dark sans précédent. Le Suspense dure de la première à la dernière page. Roman que l’on ne lâche pas. Chaque moment dans le temps et faits et geste, nous emmène au plus profond du mal être et de la violence morale et physique de chaque personnage, tous très attachants. Flash-back bien utilisé et très appréciable à la compréhension de l’histoire. Première de couverture Magnifique. Très Bonne quatrième de couverture.

- : Les Chapitres qui prennent fin avec une étoile peuvent dérouter certain lecteurs habitués aux chapitres plus classiques. Les chapitres entrecoupés de Flash-back peuvent dérouter au début et plus gêner par la suite. Ne pas mettre entre toutes les mains (-16 ans)

En conclusion :

Que peut-on devenir après un passage de 17 ans par la case prison ? Matt Lennox nous le raconte au travers du personnage de Leland King, un criminel qui revient dans sa ville natale de l’Ontario, dans un roman d’une exceptionnel noirceur, « Rédemption ».

Construit avec des chapitres avec changements de personnages et des flash-back incessants, et surtout une construction différente de la normale (Ils ont pour début et fin une étoile), Matt Lennox change et sublime la construction romanesque moderne d’un roman noir.

A la croisée des chemins entre Donald Ray Pollock (Multiples personnages qui se rencontrent à un moment donné pour aboutir à une fin commune.), Frederick Busch (La lenteur incessante de l’histoire .) et James Gray (Pour la noirceur répétitive et le style de narration.), tous en créant un style bien à lui, Matt Lennox réussit un tour de force, entrainer le lecteur au plus profond du mal être et de la violence morale et physique de chaque personnage (Au fond, tous très attachants), grâce au détail spécifique de chaque moment dans le temps et de faits et gestes ultra détaillés.

Sa fin, d’une exceptionnelle noirceur, ne fait qu’embellir, un roman exceptionnel.

« Rédemption » est l’un de ces romans que l’on ne lâche pas, malgré sa dureté, sa noirceur et vision ultra noire de la vie.

Il y a qu’un mot à dire, Sublime!

Plus qu’un Coup de ♥ ♥♥ ♥ ♥♥ ♥…... « Rédemption » est un roman riche et ambitieux où la noirceur et la violence sont de circonstance.

En somme, un premier roman en forme de chef d'œuvre à ne surtout pas rater! A lire d’urgence !!!!!!!!!! Et à faire partager.

Merci à Matt Lennox pour avoir concocté un roman noir exceptionnel, à France Camus-Pichon pour sa traduction impeccable et sans fausse note et aux Editions Albin Michel et plus précisément à Francis Geffard directeur de la collection Terres D’Amérique de l’avoir publié.

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La prison nuit à l’homme… Ca l’atteint aux cellules !

5 étoiles

Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 72 ans) - 7 juin 2015

La preuve, cette histoire d’un ancien détenu… Libéré, après dix sept ans de réflexion, qui comprend vite que quelque chose ne tourne pas rond et se sait condamné hélas à imiter la trotteuse d’une horloge en revenant au même point après un petit tour. Ce petit tour qui me rappelle… Cette fameuse histoire… du cercle qu’on caresse… Et qui devient vicieux !
Sans plus !

Le retour du charpentier

9 étoiles

Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 5 juin 2014

Rédemption est le premier roman (après un recueil de nouvelles) de Matt Lennox, un canadien qui a d’abord endossé l’uniforme en Afghanistan avant de se mettre à écrire.
Le titre de la VO est The carpenter (le charpentier) : la profession de Joseph et de Leland King, dit Lee.
Lee vient de sortir de prison où une bonne quinzaine d’années lui auront permis d’apprendre la menuiserie et d’échapper à l’emprise de l’alcool.
Le voici donc de retour au pays où un pasteur rigoriste lui a proposé une réinsertion et un job sur des chantiers.
Lee retrouve sa famille (mère, sœur, neveux, …), d’anciens amis et connaissances, et quelques fantômes …
Les années de prison en effet, n’ont effacé ni la dette de Lee ni le souvenir du crime commis (on découvrira tout cela peu à peu) et le moins qu’on puisse dire c’est que tout le monde n’est pas ravi ravi de voir Lee de retour.
Étrange fascination qu’exercent ces bouquins où l’on sent d’entrée de jeu, après quelques lignes seulement, que tout cela va très très mal finir.
Chapitre après chapitre, on est partagé entre l’envie de voir l’ami Lee réussir sa réinsertion malgré l’hostilité rampante de ses concitoyens, et la certitude que le faux-pas ne va pas tarder parce que dans ce genre d’histoire, l’échec est à peu près garanti.
Matt Lennox prend tout son temps pour nous amener là où il veut. Il nous décrit minutieusement la vie de cette petite ville de l’Ontario, trop petite et peuplée de préjugés, il nous dépeint soigneusement toute une galerie de personnages. Lee bien sûr, son jeune neveu Pete qui n’a pas connu les événements du passé, et Stan un flic à la retraite qui lui, sait déjà à peu près tout.
Et plein d’autres encore.
Effet emblématique du rythme patient que Matt Lennox donne à son histoire, c’est dès les premières pages que l’ex-flic Stan découvre un suicide qui sent la mise en scène. Et pourtant, l’enquête avance à peine, c’est d’ailleurs tout juste s’il y a vraiment enquête. Matt Lennox nous balade de personnage en personnage, alors qu’à chaque page on sent bien que la fatalité va finir par rattraper Lee et que ce crime ou un autre va lui être collé sur le dos.
Lee fait pourtant de louables efforts pour supporter les sermons du pasteur, pour obéir aux ordres de son patron, pour éviter les pièges de ses anciennes fréquentations, … Ambiance pesante et étouffante.
Le rythme est lent, provincial mais inexorable : ce n’est que vers le troisième quart du bouquin que tout bascule. On apprend enfin les secrets du passé de Lee, comment il sait manier le marteau de charpentier et ce qui l’avait conduit à la case prison. Au même moment, la mécanique d’horlogerie patiemment et minutieusement mise en place par Matt Lennox se met en branle, les connexions entre les personnages se font, les rouages s’enclenchent qui vont finir par broyer notre ami Lee. Redoutable.
Il n’est pas question de destin ici mais des choix que l’on fait (ou ne fait pas), des petites décisions, des actes quotidiens qui s’enchaînent peu à peu. Dans la mauvaise direction.
L’étiquette polar est bien réductrice. On tient entre les mains un roman noir, bien noir.

Vivre comme un autre après 17 ans de prison

9 étoiles

Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 30 mars 2014

Après dix-sept ans d'emprisonnement Leland King est libéré et retourne dans sa ville natale de l'Ontario. Il retrouve sa soeur Donna mariée à un pasteur et leurs enfants, sa mère mourante et son passé que nul n'a oublié. Il a commis un crime, mais le lecteur ne sait rien au début du roman. Leland se rapproche de l'un des fils de Donna, Peter qui vient d'arrêter l'école et souhaite travailler.

Matt Lennox peint une société éloignée des grandes villes, pour laquelle le poids de la religion se fait sentir, où les sectes embrigadent des êtres déchus, où certains individus n'envoient pas leurs enfants à l'école préférant une éducation assurée à la maison, où les mauvais garçons bravent l'ordre public, où les secrets de famille engendrent la dérive d'êtres en manque de repères. Leland King se retrouve dans un microcosme fermé en prise avec le passé. Le roman se focalise sur plusieurs personnages et les courts chapitres permettent de passer d'un protagoniste à l'autre et de voir cette société évoluer en parallèle. Très vite des liens se créent entre tous ces personnages. Matt Lennox ne tombe pas dans les clichés, refuse souvent toute analyse manichéenne. Leland attire la sympathie du lecteur et l'agace parfois.

Pour un premier roman, c'est une belle réussite et je partage complètement le point de vue de Valou sans nom. L'auteur n'ennuie pas son lecteur, parvient constamment à susciter son intérêt et réussit à retranscrire une atmosphère et un monde où les non-dits sont rois. Matt Lennox a créé des personnages d'une extrême justesse que l'on a l'impression de bien connaître quand le roman est terminé. De plus, l'auteur ne tombe pas dans certaines facilités et ne jouent avec les recettes commerciales. Lorsqu'il est question de sexualité, Matt Lennox pratique l'ellipse. Quand on pense à la rencontre entre le pasteur et Leland, nous viennent à l'esprit des scènes régulièrement exploitées au cinéma, il n'en est rien ici. Matt Lennox a su trouver un ton juste et captiver intelligemment son lecteur. Belle scène finale !

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