La correspondance des autres
de Alberto Barrera Tyszka

critiqué par Débézed, le 8 mars 2014
(Besançon - 76 ans)


La note:  étoiles
Le courrier des autres
Voici une autre petite nouvelle de Barrera Tyszka publiée par Zinnia Editions évoquant, cette fois, un professeur de littérature vénézuélien qui propose des cours dans plusieurs institutions pour financer sa thèse sur la correspondance entre les écrivains – sujet très large qui est déconseillé par ses maîtres – et réussit même à monter un atelier de lecture et d‘écriture dans une prison. « Il vaut mieux raconter un assassinat que le commettre. La littérature a moins de conséquence que la vie ». Il rassemble ainsi un petit groupe de prisonniers qui veut bien l’écouter et participer aux exercices mais un jour une émeute embrase l’établissement pénitencier, les prisonniers prennent des otages dont le professeur de littérature qu’ils acceptent de relâcher à condition qu’il les aide à rédiger chacun une lettre qui au procureur, qui au ministre, qui à n’importe quel autre personnage influent qu’ils croient capable de faire avancer leur dossier auprès de la justice. Le professeur accepte cette contrainte car plusieurs des détenus du groupe n’ont jamais été jugés, et est relâché par ses détenteurs.

Quand il rente libre chez lui il jure de ne jamais retourner travailler en prison mais un beau jour, en regardant le journal télévisé, il voit que les émeutes embrasent à nouveau l’établissement où il travaillait. La correspondance était sa passion, elle devint sa destinée, il ne pouvait plus y échapper.