Taxi Driver sans Robert de Niro
de Fernando Ampuero

critiqué par Débézed, le 4 mars 2014
(Besançon - 76 ans)


La note:  étoiles
La combine du taxi
Dans le joli catalogue de Zinnia Editions, j’ai trouvé cette nouvelle de Fernando Ampuero, l’auteur péruvien dont j’ai lu il y a déjà bien des années un roman que j’avais apprécié, « Caramel vert », elle raconte la vie d’un chauffeur de taxi qui est obligé de travailler de très longues heures pour payer les soins nécessaires pour son fils atteint d’une maladie invalidante. En maraude la nuit dans les rues de Lima, il rencontre un collègue qui lui propose une combine immorale pour gagner beaucoup plus d’argent sans faire beaucoup d’efforts. Son éthique lui interdit de telles pratiques mais nécessité fait loi, alors, pensant à son gamin handicapé, il plonge dans l’arnaque et gagne rapidement un peu plus d’argent qu’auparavant. Rongé par le remord et assailli par les scrupules, il décide d’abandonner cette combine bien peu recommandable mais la chance ne lui est pas favorable, son ami surgit à l’instant où il allait laisser filer une affaire trop facile à réaliser et le convainc qu’il est particulièrement doué pour ce genre d’affaires.

Ampuero est actuellement une des grandes voix de l’Amérique latine, avec cette nouvelle il montre une image des grandes villes latino-américaines, peut-être moins violente que celle de New-York exposée dans « Taxi Driver », il dénonce plutôt toute la misère de ce continent livré à la débrouillardise pour faire face à la maladie et à la misère en général. Et quand nécessité fait loi, l’immoralité et le cynisme prennent vite rang de valeurs.