Igort encore !

J’ai voulu me documenter un peu plus sur l’Ukraine, et comprendre les actualités par l’historique. En parallèle avec un guide touristique non critiqué, j’ai eu le plaisir de trouver cette bande dessinée d’Igort comme source d’inspiration.

Entre 2008 et 2009, Igort a passé plusieurs mois en Ukraine et s’est laissé raconter l’histoire par des habitants. Il a transposé ces dialogues en images, avec le récit de la personne en voix off.

Au détour de la misère et de la famine de 1932, le lecteur rencontrera Serafima Andrejewna et l’histoire de Maria Iwanowna signale comment l’être humain ruse pour survivre, ou comment une vache peut être toute une fortune et une porter une famille à la perte. Pour les années après-guerre, les rapports sur la solitude de Nikolai Wassiljewitsch, handicapé dans les années 80 ou sur le monde rural des années 1960 à 74 et la confrontation avec le monde actuel, on se reporte à l’histoire de Nikolai Iwanowitsch. Les chapitres sont ponctués de rappels historiques sur les koulaks de 1929 à 1936 et la vie au kolkhoze.

Les dessins sont magnifiquement horribles, les visages cadavériques des enfants sous la famine ou la tristesse de la solitude de Nikolai sont bouleversants. C’est sombre mais magnifique. Igort n’utilise que le noir, le crème et le rouge, on ressent le froid de la neige nous monter le long des jambes et la faim au ventre. Je ne sais pas si on peut dire que le dessin est sensible, fort et grave.

Chez l’édition reprodukt (en allemand), le papier est épais et presque cartonné, granuleux, souple et résistant en même temps. Comme ce peuple.

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  Les cahiers ukrainiens [Texte imprimé], mémoires du temps de l'URSS un récit-témoignage d'Igort [traduit de l'italien par Laurent Lombard]

  de Igort, Lombard, Laurent (Traducteur)
  Futuropolis
  ISBN : 9782754802666 ; 22,40 € ; 10/06/2010 ; 176 p. ; Relié

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