Les dix saisons de Pékin
de Elise Flick

critiqué par JulesRomans, le 19 mars 2014
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Les six déraisons de Pékin
« Pékin nous épuise. Sans violence, subtilement, elle nous entraine dans un inévitable tourbillon de gens, de routes, de couleurs, d'objets. Des voyages incessants et quotidiens sont chaque fois une plongée dans une mer humaine, un safari riche et effrayant, une chasse, une traque, une bataille pour survivre. Pékin se moque de ses habitants. Elle les noie, les essore, les écrase.[...] Pékin ne laisse aucune chance à ceux que la fatigue a saisis. Ils sont broyés et laissés sur le rebord. Après les avoir pressés sans relâche, elle délaisse dans son sillage des milliers de coquilles vides et brisées qui formeront le sable de ses fondations ». (p.21-22)

L’auteure passe huit mois en Extrême-Orient, et très majoritairement à Pékin. Architecte de formation, elle essaie de comprendre l’histoire de l’urbanisme de cette ville. Celui-ci lui semble bien agressif comme les odeurs dues en partie à la sévère pollution continuellement présente.

«La Chine m'a tour à tour révulsée et fascinée, émue et révoltée. J'ai plus de cent fois souhaité m'enfuir, tout lâcher, rentrer en France en courant pour recouvrer la sécurité psychologique et le repos physique». (p. 6)

Par ailleurs, une trentaine de croquis sur le vif accompagnent le récit. Rentrée en France, la narratrice s’ennuie de l’agitation passée et la sérénité retrouvée en France lui semble bien fade. Cette approche personnelle d’une mégalopole nous amène à réfléchir sur le devenir de l’ensemble de la planète. "Cinq femmes chinoises" de Chantal Pelletier est le roman qui prolongera intelligemment la lecture de l'ouvrage "Les dix saisons de Pékin".