Les lois de la frontière
de Javier Cercas

critiqué par Saule, le 20 février 2014
(Bruxelles - 58 ans)


La note:  étoiles
Passionnante plongée dans la Catalogne des années 70
Ce dernier roman de Javier Cercas prend son terreau dans sa région, à Gérone précisément, sur une période qui va de la chute de Franco (dans les années 70) jusqu'à maintenant. Voila déjà un point fort du livre, cette très belle évocation de Gérone et de la Catalogne à travers les années. La construction du roman n'est pas spécialement innovante mais fonctionne à merveille : il s'agit d'un entretien entre un écrivain qui écrit un livre sur un délinquant devenu mythique et deux personnes qui ont participé à l'histoire de ce délinquant nommé Zarco. En particulier, le narrateur principal avait seize ans quand il a rejoint la bande de ce Zarco. Et en racontant leurs souvenirs, les narrateurs font remonter beaucoup de choses enfouies et tentent de leur donner un sens.

Le récit est très prenant et le pouvoir d'identification aux personnages marche très bien, chacun d'eux prend vraiment chair dans notre esprit. L'auteur a indéniablement le truc pour nous accrocher et c'est le genre de livre qui se lit très vite. A tel point que finalement l'histoire prend le pas sur le reste, et que les thèmes abordés par le roman (qui sont habituels chez l'auteur : culpabilité, responsabilité, rédemption) passent un peu au second plan. Mais ne boudons pas notre plaisir, c'est du très bon roman et une bien belle évocation de Gérone et de l'Espagne.
les dangers de l'adolescence 8 étoiles

La frontière qui justifie le titre du livre est celle qui traverse Gérone à cette époque: frontière géographique de par le fleuve, mais aussi et surtout frontière sociale et éthique.
Le narrateur, devenu adulte, a été attiré pendant son adolescence de l'autre côté de la frontière par la fascination du risque, par son rejet du milieu familial, par l'attirance envers une jeune fille.
A partir de là, plusieurs chemins se présentent à lui et il aura le choix de prendre le bon et de grandir.
Belle figure du père, à l'arrière plan, qui saura être présent au bon moment et agir en conséquence.
Très belle lecture, captivante.

Sottovoce - Bruxelles - - ans - 23 février 2014