Le cahier d'absence
de Frédéric Dard

critiqué par Lison, le 20 mai 2014
( - 73 ans)


La note:  étoiles
Un Dard pas très aiguisé
Ce roman de 1962 est difficile à classer : roman d’amour ou policier ?
Dans la première partie, le narrateur, médecin, uni à Juliette dans un mariage sans histoires et père d’un grand ado, tombe amoureux fou d’une petite jeunette, enceinte, venue le voir en consultation. Pour corser un peu l’affaire, Pascal, le fils, serait peut-être le géniteur… Un avortement plus tard, le médecin amoureux installe et enferme sa protégée d’ailleurs consentante (si, si !) dans une maisonnette qu’il a louée pour elle. S’en suit le dilemme classique : va-t-il tout abandonner pour vivre cette passion ?

Je dois dire que j’ai été parfaitement indifférente aux tourments amoureux du médecin : le récit ne sonne pas très juste et Frédéric Dard, visiblement peu à l’aise dans cette histoire sentimentale, n’évite pas toujours l’écueil de la niaiserie. Par ailleurs, cet improbable médecin à la petite quarantaine, belle gueule et belle carrure, n’hésite pas à user de violence : tiens, on le dirait habité par un célèbre commissaire...

La suite me donne raison : la jeune fille est retrouvée morte et notre toubib, soupçonnant qu’il s’agit peut-être d’un meurtre et abandonnant sans vergogne ses patients, se lance dans sa propre enquête au cours de laquelle il consulte le cahier d’absence du lycée de son fils… d’où le titre, qui, au passage, ne reflète pas l’ensemble de l’histoire. Voilà l’auteur dans son élément, et cette dernière partie, hélas très courte, dans laquelle le lecteur de San Antonio, version sobre, se retrouve en terrain familier, sauve un peu le bouquin.

Ce petit roman bancal, passé avec raison aux oubliettes, se laisse pourtant lire mais ne contribue certainement pas à la notoriété du maître.