La maison du canal de Georges Simenon

La maison du canal de Georges Simenon

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Nothingman, le 29 juillet 2003 (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 657ème position).
Visites : 6 147  (depuis Novembre 2007)

Ce plat pays qui est le nôtre

Edmée est une jeune adolescente bruxelloise dont les parents viennent de mourir. Elle est envoyée chez ses cousins en Flandres, à Neroeteren plus précisément. Quand elle y arrive, son vieil oncle vient de décéder à l'instant, laissant la famille se débrouiller avec cette vaste propriété campinoise sise au bord d'un canal. La famille, parlons-en! La tante; Fred l'aîné des cousins qui a repris le commandement après la mort de son père; Jef un personnage laid et lunatique jamais avare d'efforts pour faire tourner la ferme; Mia jeune paysanne un peu sotte et d'autres petites cousines beaucoup plus jeunes. Edmée va découvrir la rusticité de cet endroit des Flandres, désespérément monotone avec ses plaines bordées de peupliers et ses canaux d'irrigation où les villageois aiment à patiner l'hiver. La grisaille, le froid, la boue,... Un paysage breughelien!
Elle va aussi faire la découverte de son pouvoir de séduction qu'elle va exercer sans même le vouloir sur ses deux cousins. Des personnages opposés tant par la beauté que par le sens du travail, l'un, Fred, dépensant les bénéfices familiaux auprès de filles faciles et accumulant des dettes pendant que l'autre, Jef, au visage difforme, travaille à la bonne marche de l'entreprise. Ils vont rivaliser de bêtises à la conquête de cette jeune fille différente des paysannes du coin. Jusqu'à atteindre le point de non retour!
Simenon nous confronte ici à la Flandre campinoise, ce plat pays monotone au ciel toujours gris, maussade, triste. Il nous décrit la rudesse et les drames d'une famille paysanne du début du siècle. Ce roman vaut à mon sens plus pour cette ambiance oppressante, nuageuse que pour son histoire de jalousie ma foi bien classique.

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La Flandre

8 étoiles

Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 72 ans) - 21 décembre 2017

Là encore, Simenon dresse un tableau digne d’un peintre belge, spécialiste de la Campine comme notamment « Au bord du canal ». Ici l’auteur se plait à décrire longuement et avec un réalisme saisissant la vie d’autrefois, à travers cette famille où tout va qui de guingois.
Pour moi, incontestablement œuvre majeure, dans l’œuvre de cet Homme tranquille.

Vous glace le sang ...

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 16 août 2012

Edmée, orpheline bruxelloise, est confié à ses cousins et cousines qui « sont sur une ferme », là-bas, en Campine, près d’Hasselt au début du XX ème siècle. C’est la Flandre profonde, dure, alcoolisée, à la vie pénible. L’oncle d’Edmée vient de mourir. Restent la tante qui ne parle que flamand, Mia la fille, 19 ans, trois autres enfants en bas âge. Puis Fred, l’aîné de 21 ans et Jef, très laid, 19 ans.
Un jour, un gamin surprend Jef et Edmée qui batifolent pas loin de la maison. Le hic, c’est que ce foutu môme, répète à l’envi -et d’une voix de plus en plus chevrotante - qu’il dira ce qu’il sait à tout le monde. Il faut le faire taire … définitivement. Tout se succède dans cette vie effrayante où brille la mauvaise étoile …
Roman intéressant, rendu célèbre une fois de plus par le cinéma, mais qui vous glace le sang … (comme si Simenon était un romancier « fleur bleue « maintenant …)

Extrait :

- « Jef Van Elst, prononça solennellement le procureur en faisant signe au greffier de se tenir prêt à enregistrer la réponse, pourquoi avez-vous tué votre belle-sœur ? » (…) Et Jef répliqua dans une hargnerie soudaine : « Qu’est-ce que vous auriez fait, vous ? » Il sauta la nuit suivante d’une fenêtre de l’infirmerie de la prison, située au troisième étage, puis il fut encore six jours à mourir.

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