Le chat, son maître et ses deux maîtresses
de Junichirô Tanizaki

critiqué par Sundernono, le 14 février 2014
(Nice - 40 ans)


La note:  étoiles
Le chat, son maître et ses deux maîtresses
Petite bouffée d’oxygène orientale, Le chat, son maître et ses deux maîtresses porte le nom de la première des quatre nouvelles que contient ce recueil du plaisant auteur classique japonais qu’est Junichirô Tanizaki.

Dans cette première nouvelle se joue une comédie dont le centre de gravité se trouve être une petite chatte: Lily. Otage d’une relation triangulaire entre Shozo, son maître qui l’adule, sa femme Fukuko quelque peu jalouse de l’attention apportée au félin et son ex-femme, Shinako qui espère bien récupérer Lily dans un but détourné. Traitée avec humour et délicatesse cette histoire révèle toute la ruse et la manipulation des femmes autour de Shozo, Lily se retrouvant au centre des convoitises. On y suit avec plaisir toutes les manigances et la tournure des évènements autour de cette petite chatte : original.
Dans la deuxième nouvelle, Le petit royaume, un instituteur expérimenté se retrouve confronté à un élève doté d’un charisme exceptionnel, véritable chef au sein de la classe et qui va instaurer une sorte de société parallèle au sein de l’école. Original là encore et plaisant à lire.
Les deux dernières nouvelles, le professeur Râdo et le professeur Râdo revisité parlent toutes deux d’une rencontre entre un journaliste et un scientifique peu loquace voire désagréable. Cependant derrière ce personnage peu sympathique se cache un secret…

De ces quatre histoires je retiens surtout une lecture plaisante et originale. Tanizaki écrit de façon fluide, les mots employés sont simples. Le chat, son maître et ses deux maîtresses est une bonne lecture récréative. L’influence japonaise jaillit de ces écrits, nous transporte même si ces thèmes sont universels : l’amour, la jalousie, la sournoiserie, les manipulations, les rapports de force, la ruse…

A découvrir
la puissance des faibles 10 étoiles

Un court roman et trois nouvelles par un célèbre écrivain japonais. Un même fantasme habite les pièces ici rassemblées : comment les "faibles" peuvent nous gouverner ? Qu’il s’agisse de la chatte Lily du roman-titre, de l’élève Numakura ("Le petit royaume") ou du professeur Radô ("Le professeur Radô", "Le professeur Radô revisité"), des êtres que le destin a placés dans une condition inférieure se révèlent capables de connaître les failles qui sont en chacun de nous et s’en servir pour assurer leur pouvoir. Une fine analyse psychologique, flirtant avec le fantastique tant les situations décrites nous paraissent invraisemblables, mais s’appuyant pourtant sur des observations bien réelles. Bien que l’on soit dans le Japon impérial resté encore très peu imprégné par la culture occidentale, le message est universel et s’adresse au lecteur d’aujourd’hui, tous continents confondus…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans - 7 février 2021


Lily aime le poisson 7 étoiles

Recueil de l'écrivain japonais Junichirô Tanizaki composé d'une longue nouvelle qui donne son titre au livre, ainsi que de trois textes plus courts et moins intéressants. "Le chat, son maître et ses deux maîtresses" nous présente un homme forcé de se débarrasser de sa chatte adorée sous la pression de sa nouvelle épouse. Lorsqu'il fait don de l'animal à son ex-femme, celle-ci décide de l'utiliser pour reconquérir son mari. Un triangle amoureux drôle et touchant qui plaira encore davantage aux amateurs de chats, dont les habitudes attachantes sont décrites avec beaucoup d'affection.

Le reste des textes m'ont un peu moins enthousiasmé. La deuxième nouvelle, qui traite de l'influence d'un nouvel élève hyper-charismatique sur le reste de la classe, comportait quelques passages captivants, mais ne parvient jamais à exploiter pleinement sa prémisse. Les deux derniers textes, où un journaliste fait la rencontre d'un étrange professeur peu loquace aux secrets scabreux, ne débouchent sur rien qui soit digne de mention et semblent avoir été rédigés sans trop de sérieux à des fins de publication en revues.

À lire absolument pour la nouvelle éponyme, mais moins essentiel pour le reste.

ARL - Montréal - 38 ans - 10 septembre 2018