Spoogue, tome 1 : Kougna
de Olivier Milhiet

critiqué par Nabu, le 14 février 2014
(Paris - 38 ans)


La note:  étoiles
Une pure trilogie de fantasy cynique
Spoogue est l’une de mes trilogies de fantasy favorites. On a beau dire, des vraies bonnes bandes dessinées avec de la fantasy comme thème principal ne sont pas légions. On se retrouve souvent avec de la merde édulcorée sans barbare, sans brutasse, avec des nanas en bikini argenté qui défoncent les gros musclés.
Ça, je dis non.

Dans Spoogue, on est dans le cynisme et la brutalité dans la plus pure de leurs formes.

Voici le pitch de base. Spoogue est un fossoyeur qui tringle la princesse du coin. Le fils du roi des huns, rejeté par les siens pour n’être qu’une lavette s’incruste dans le cimetière de Spoogue et réveille les morts avant de lui voler sa princesse.

Spoogue va alors organiser la résistance avec un démon qu’il a invoqué et son pote le bourreau. En trois tomes, on a le temps de cerner et de s’attacher à chacun des personnages sans aucun problème.

Tout d’abord, le dessin est génial. C’est beau et complexe. Dans chaque case fourmille une multitude de détails. J’ai rarement vu une telle richesse. D’autant plus que ça ne surcharge pas le cerveau. C’est vraiment brillamment mis en scène de ce côté-là.

Secundo, l’humour est cynique et corrosif. Un minimum de vulgarité pour rehausser le tout et c’est parfait. La plupart des situations comiques sont toutes connes mais, liées aux dessins, elles m’ont fait marrer.

Par exemple, quand le chef des vikings prend la parole à sa tablée :

« Thor m’est apparu en rêve pour me dire que nous devions poser les armes et nous reconvertir en bergers… »

Et là, devant la tronche horrifiée de ses collègues :

« Mais je l’ai envoyé se faire voir, bouhahahaha, BASTON ! BASTON ! »

Je regrette néanmoins la fin un peu wtfesque et inutile. Enfin, l’auteur a voulu se taper un trip je pense mais bon, un peu dommage.

Quoi qu’il en soit, si vous êtes fan d’humour débile, de fantasy et de cynisme, ruez-vous sur cette trilogie. C’est de la balle.