Rosemont de Profil
de Raymond Bock

critiqué par DomPerro, le 14 janvier 2014
( - - ans)


La note:  étoiles
À la recherche du temps perdu d'un perdu
''À partir de là, j'ai pris par les ruelles. C'étaient peut-être les seuls lieux du quartier où je pouvais être encore quelqu'un, sans risquer de remonter mes souvenirs à l'envers, sans même les inventer parce qu'ils étaient encore intacts parmi les sacs d'ordures, les pneus crevés, les balles de tennis perdues et les éclats de verre. Les ruelles sont des limbes où la réalité est suspendue (...).''

Sur une cinquantaine de pages, Raymond Bock remonte ses souvenirs: l'enfance et Julien, son ami d'enfance, son adolescence plus ou moins victorieuse jusqu'à ce début de trentaine où la solitude pèse de plus en plus.

Si les premières pages m'ont un peu ennuyé, peut-être en raison de son humour un peu trop juvénile, je considère que le récit débute réellement à la page 20, au chapitre consacré à l'adolescence.

Ce jeune auteur montréalais, né en 1981, manie très bien les mots, à la fois prosaïques et lancinants; les phrases coulent sans effort. Mais ce que j'ai beaucoup aimé, et où j'estime que Raymond Bock se démarque, c'est lorsqu'il décrit ses souvenirs, par exemple, ceux entourant un parc municipal fréquenté quand il était gamin ou un logement où il jouait avec un bon ami.

Sans trop en dire, la chute de cette nouvelle tombe à merveille, en parfaite continuité avec le personnage principal.

En 2011, Raymond Bock a publié Atavismes, livre récompensé par le prix Adrienne-Choquette 2012, décerné au meilleur recueil de nouvelles de langue française publié au Québec.