Le plus petit baiser jamais recensé
de Mathias Malzieu

critiqué par Valadon, le 11 janvier 2014
(Paris - 43 ans)


La note:  étoiles
"Le prix Nobel de l'amour"
Il était une fois un inventeur dépressif cassé en mille morceaux après avoir été quitté par l’amour de sa vie.
Il était une fois une fille si timide et si peu sûre d’elle que l’amour la faisait disparaitre.
Ces deux-là se rencontrent, s’attirent, se frôlent. L’inventeur vole un baiser à la fille, le plus petit baiser jamais recensé.
Et elle disparait.
L’inventeur ne peut se résoudre à l’oublier, il décide de tout mettre en oeuvre pour la retrouver. Il sera aidé dans sa quête par un détective privé très au courant des choses de l’amour, et par un perroquet extraordinaire.
Un inventeur, c’est plein d’astuce, et la femme invisible recroisera son chemin. Comment ces deux-là parviendront-ils à se trouver, à s’aimer, à se reconstruire ?

Il était une fois un auteur, Mathias Malzieu, qui savait parler de choses profondes et essentielles avec élégance et légèreté. Un enfant de presque 40 ans qui a su garder la fantaisie, l'innocence et la force des sentiments qui s'évanouissent souvent avec l'âge. Un homme-écureuil, vif, drôle et passionné, qui écrit avec humour, énergie et sensualité. Un magicien des mots et des idées, qui dessine les contours d'un monde poétique.
Chaque phrase de ce roman est une image, il y a beaucoup de Boris Vian là-dedans, la douceur en plus, dans cette manière un peu surréaliste de mettre le monde en scène.

Les passages où il évoque son grand amour sont bouleversants, il raconte sans amertume les ruptures qui laissent "en bord de gouffre".
On se prend d'une tendresse folle pour son héros qui traverse la "place de la pastille", a "un trou d'obus à la place du coeur" et invente des chocolats au goût de baiser.

A la fin du livre se trouve un recueil de courts poèmes d'amour.
En voici un :

"L'incendie de flocons

Penser a toi, c'est comme jeter des flocons dans un feu. Il est une certaine forme de bonheur qui me fait peur a peu près pour toujours"
Mitigée... 6 étoiles

J'appréhendais un peu avant de commencer ce livre. La renommée de Matthias Malzieu m'a un peu freinée. L'entrée dans cette petite histoire a été difficile, l'univers qu'il décrit est tellement farfelu… j'ai eu du mal. Une histoire d'amour invraisemblable, de fille qui disparait, des baisers en chocolat… Malzieu a une sacrée imagination ! Original, poétique mais le côté « très fantastique » m'a un peu gênée. Ca ne doit pas être trop mon truc. Donc mitigée. (Mais les petites phrases d'amour m'ont fait sourire...)
Je lirai bien Journal d'un vampire en pyjama qui pourrait me plaire par le sujet.

Shan_Ze - Lyon - 40 ans - 22 octobre 2016


Des images pour les sentiments 8 étoiles

Je suis assez bon public pour les romans qui exigent de renoncer à nos repères. C’est le cas ici avec ce livre de Malzieu que j’avais déjà découvert auparavant et qui poursuit dans le même genre.

Il ne faut pas essayer de trouver un sens, je crois. L’histoire a peu d’importance. Tout repose sur la création d’images d’un romantisme exacerbé, d’une volonté d’atteindre la perfection dans l’esthétisme, d’évoquer pour lecteur un univers d’une beauté à sa plénitude. Cet auteur pour moi est un peintre qui utilise la littérature comme matériel.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 54 ans - 12 septembre 2016


Trop fabriqué ce petit baiser … 4 étoiles

J’avais laissé Mathias Malzieu sur « La mécanique du cœur » et je n’ai pas retrouvé mon compte dans ce « plus petit baiser jamais recensé ». Un peu comme si Mathias Malzieu avait repris une recette qui avait concocté une enchantée « mécanique du cœur » mais à court d’ingrédients avait dû se débrouiller avec des « restes ». Forcément …
La recette ? De l’imaginaire comme mot d’ordre, des jeux de mots poétiques comme s’il en pleuvait, une tendresse qui suinte à toutes les lignes, … OK, tout ça y est. Mais il manque un support, une histoire me semble-t-il. Et celle du « plus petit baiser jamais recensé » me parait bien « light ». Un fugace début d’idée tout au plus …
La chair est absente donc. La « façon » Mathias Malzieu, elle, est bien là, mais du coup tourne à vide et ça donne quelque chose de « fabriqué » qui ne tient pas. A mon sens.
Notre héros, présenté comme un « inventeur-dépressif », sort d’un largage en règle de par le grand amour de sa vie et il a du mal à surnager. Et puis voilà que même pas l’espace d’un instant, l’amorce d’un baiser à peine posé sur les lèvres d’une qui a bloqué son attention, « elle » disparait. Disparait au sens où elle devient invisible. Il obtient alors l’aide de Gaspard Neige, ex-détective privé, qui lui confie comme seule possibilité de retrouver une femme invisible, Elvis, son perroquet ! (même pas peur !)

« - Je vous présente le plus impitoyable limier du règne animal, mon fidèle complice … Elvis ! annonça-t-il en désignant l’oiseau coiffé comme un chef indien. Ce perroquet est plus efficace qu’un berger allemand dressé pour pister des malfaiteurs, sauf que lui se spécialise en filles « un peu trop jolies ». Il m’a permis d’élucider un grand nombre d’énigmes. Notamment des histoires d’adultère, cat il reproduit fidèlement le son des orgasmes. Elvis peut aussi écouter aux portes, et même aux fenêtres à double vitrage. De plus, ses filatures par les airs sont très efficaces. Il n’a pas servi depuis quelques années, mais … »

Beaucoup de chocolats au goût de baiser plus loin, beaucoup de valse - hésitations aussi, notre « inventeur-dépressif » finira par remettre la main sur sa « femme invisible » … Bon, on est bien content mais à vrai dire j’ai eu du mal à me sentir concerné.

Tistou - - 67 ans - 27 août 2016


Trop Métaphorique ? 6 étoiles

C'est une histoire "courte" d'amour à la Mathias Malzieu. Une composition poétique qu'il nous offre sans effort tant son talent pour la métaphore est naturel. J'adore lorsque son style fixe l'intensité d'un instant. Malgré tout, c'est si métaphorique par moment que j'ai souvent eu du mal à en discerner le sens réel.
Une gentille fable agréablement reconnaissable, mais pas de la même trempe que "La mécanique du cœur" qui m'avait emporté.

Lolo6666 - - 50 ans - 5 juin 2016


Ouf, c’est fini ! 4 étoiles

Heureusement, ce roman n’est pas long. Je ne l’ai terminé que parce qu’il fait partie de la sélection du prix CL 2016. Le style m’a agacée dès les premières pages, des jeux de mots trop faciles. Il y a bien quelques idées originales par-ci, par-là mais ça ne suffit vraiment pas …

Relisez plutôt « L'écume des jours » de Boris Vian

Ludmilla - Chaville - 68 ans - 20 mars 2016