Le Prisonnier n°1
de Henri Troyat

critiqué par Lecassin, le 10 janvier 2014
(Saint Médard en Jalles - 68 ans)


La note:  étoiles
Le masque de fer russe...
La forteresse de Schlüssenbourg, en 1763.
Ivan VI, dernier Tsar légitime de Russie, renversé par coup d'État dans son plus jeune âge, y est séquestré dans le plus grand secret. Catherine II a même donné l’ordre de le tuer si quiconque cherchait à entrer en contact avec lui …

Même si la partie de l’œuvre de Henri Troyat – né Lev Aslanovitch Tarassov – qui me touche le plus est celle de ses grandes biographies d’illustres Russes comme Catherine II, Pierre le Grand, ou d’écrivains comme Tolstoï ou Tchekhov… j’avoue que ce roman de la veine russe de l’auteur est un de mes préférés.

On rencontre ici un jeune sous-lieutenant de l’armée russe, Basile Mirovitch, que l’ambition a conduit dans ce lieu où sont détenus quelques opposants à la Grande Catherine.
Un roman… Mais quand Troyat évoque sa Russie Natale, l’Histoire avec un Grand « H » n’est jamais très loin ; et c’est le cas ici. A partir d’un événement historique réel, l’emprisonnement au secret du Tsar déchu Ivan VI, Troyat nous brosse le portrait d’un jeune homme ambitieux et son évolution vers un but qui tourne à l’obsession… dans le cadre d’une forteresse entourée d’eau, le lac Ladoga.
Aglaé, la file du Gouverneur, parviendra-t-elle à sauver Basile de ses obsessions malgré lui ?

Tout l’art d’Henri Troyat aura été ici de mêler les faits historiques (Basile Mirovitch a réellement existé) et les arrangements romanesques à un tel niveau de dilution les uns dans les autres qu’il est impossible de les séparer. Un grand roman historique…