Xingu de Edith Wharton

Xingu de Edith Wharton
( Xingu)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Kinbote, le 10 juillet 2003 (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (504ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 7 412  (depuis Novembre 2007)

Une énigme révélatrice

Des Américaines réunies dans un « club culturel » envisagent d’inviter une écrivaine fort cotée, Osric Dane. Au premier chapitre, la préparation de sa venue est l’occasion de présenter ces femmes avec leurs particularités, leurs secrètes jalousies.
Parmi elles se trouve une jeune femme, Mrs Roby, (encore) moins cultivée que les autres qui a été introduite dans la petite société sur la recommandation d'un éminent biologiste dont les affinités sociales, est-il joliment précisé, n'étaient pas du niveau de ses aptitudes professionnelles.
Au deuxième chapitre, apparaît Osric Dane. Elle prend de haut les femmes du petit cénacle en leur renvoyant leur incompétence intellectuelle à la façon d’un Socrate. A un moment, la présidente du groupe déclare, pour faire valoir la haute tenue de leurs réunions, que l’hiver dernier elles se sont plongées dans... Un trou de mémoire l’empêche de poursuivre. Et c’est Mrs Roby qui « gentiment » complètera par un « Dans Xingu ? » énigmatique et interrogatif qui va être l’occasion d'une conversation drôlatique entre les femmes de l'assemblée qui vont renchérir sur « Xingu » d’autant plus qu'elles ont remarqué que le terme a piqué au vif la curiosité de l’écrivaine qui, malgré la supériorité qu’elle affichait au début de la réunion, a soudain été prise d'un doute sur l’étendue de ses connaissances. Elle finira par quitter la reunion plus tôt que prévu pour accompagner Mrs Roby appelé à jouer un bridge ailleurs et en savoir plus sur Xingu. Dans le troisième et dernier chapitre, ces charmantes dames consentiront à avouer leur ignorance et même à prendre un dictionnaire pour chercher la définition du terme et enfin convenir que Mrs Robic, avec une pointe d’humour, les a grugées. Et la décision qu'elles prendront à l'égard de Mrs Roby sera à la mesure du désordre qu'elle a introduit dans l'organisation de leur club.
Je vous invite à lire la nouvelle pour apprendre ce qu'est (le) Xingu ou à faire comme ces dames de la bourgeoisie new-yorkaise en consultant un dictionnaire & des nom propres & (ou sa version actuelle, un quelconque moteur de recherche) en vous singnalant aussi que les membres de l’association avaient appris que Roby revenait d'un pays exotique, sans préciser lequel, et qu'elle était tombée dans une rivière...

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À malin malin et demi au pays des snobs de la culture ...

9 étoiles

Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 63 ans) - 27 janvier 2008

Edit Wharton est un peu une figure imposée des blogs à bouquins, comme Arto Paasilinna, Tatiana de Rosnay, Douglas Kennedy ou encore Muriel Barbery et son hérisson.
Et Xingu est sans doute l'opuscule le plus minuscule qu'on ait inscrit au répertoire des opuscules minuscules. Une cinquantaine de petites pages d'à peine 15 centimètres.
Un concentré d'humour et de férocité qui date de ... 1916.
Une nouvelle qui raconte l'une des mésaventures d'un club de vieilles chouettes érudites, snobs parmi les snobs de la kulture.
Car le Lunch Club est un club très fermé :

[...] Accepter une femme recommandée par un homme ... c'était à prévoir. [...] Elle avait été recommandée par l'éminent bilogiste, le professeur Foreland, qui l'avait décrite comme la femme la plus agréable qu'il eût jamais rencontrée. Les membres du Lunch Club, impressionnées par un compliment qui valait bien un diplôme, avaient inconsidérément pensé que les affinités sociales du professeur étaient du niveau de ses aptitudes professionnelles. [...] La déception fut complète. [...] « Elle l'a flatté sans doute. Ou bien c'est la façon dont elle se coiffe ».

Un club où le plus important n'est pas d'être mais de paraître et surtout de ne pas faire de faute de goût.

[...] C'est faire montre de mauvais goût que de ne pas porter du noir pour une visite de condoléances ou une robe de l'année précédente quand le bruit court à la Bourse que votre mari est sur la mauvaise pente.

Mais ces chipies aux dents cruelles et aux langues de vipères vont être victimes de leur propre snobisme, lorsqu'il sera question de Xingu.
La chose dont il faut savoir parler même quand on ne sait pas trop de quoi il s'agit (oui, c'est un métier). Et vous que pensez-vous de Xingu ?

[...] - Cela m'a fait tellement de bien, intervint Mrs. Leveret, et il lui sembla se rappeler que, soit elle en avait pris l'hiver dernier, soit elle l'avait lu.

Heureusement, dans ce dernier salon où l'on cause, le ridicule ne peut tuer.
Soit dit en passant, Edit Wharton a la dent cruelle et sa langue de vipère n'a rien à envier à celles qu'elle décrit si ironiquement !

sans plus mais Wharton quand meme

6 étoiles

Critique de Prince jean (PARIS, Inscrit le 10 février 2006, 50 ans) - 29 août 2007

Evidement, la qualité d'écriture , l'ironie, la peinture sociale est au rendez-vous, mais... est ce suffisant ?

en attendais-je trop ?
il est vrai que les critiques élogieuses , lues sur cette page me faisait esperer une nouvelle hors du commun, et je suis un peu rester sur ma fin.

Je pense qu'une nouvelle comme 'les entremetteurs' est bien meilleur,et un roman comme 'ethan froam' bien plus touchant.


Vanité quand tu nous tiens

10 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 49 ans) - 15 août 2005

Le livre a déjà été résumé et plus que raconté. Inutile de le refaire. Un petit régal de lecture tant la plume de Wharton est, ici, vive et acide, ce qui n'est pas toujours le cas dans ses autres récits, à mes yeux en tout cas. Cette fois, elle se lâche, on devine qu'elle veut frapper un grand coup et pointer du doigt les défauts de la société intellectuelle bien-pensante. Ma foi, elle y arrive très bien, tout cela est d'un réalisme admirable.
En une cinquantaine de pages, elle dresse la structure imparable d'un récit qui laisse quasi sans voix par sa force. Tout se déroule de manière bien huilée, les événements suivent leur cours et la fin ne surprend guère. Que ces dames se fâchent plutôt que rire est totalement logique au milieu de cette faune pseudo-intellectuelle qui passe son temps à pérorer et à s'encenser sans aucun discernement critique. Une accumulation de formules creuses, de jeux d'apparences, de moqueries et de vanité... tout cela s'emmêle sous la plume de Wharton qui n'en fait qu'une bouchée.
Une Edith Wharton en grande forme!

C'est de discernement qu'on parle ?

10 étoiles

Critique de Clarabel (, Inscrite le 25 février 2004, 47 ans) - 22 juin 2005

D'abord je tenais à remercier Kinbote pour sa critique : je ne connaissais pas "Xingu" d'Edith Wharton et c'est ainsi par son intermédiaire que j'ai eu ce plaisir et cette envie irrésistible ! Merci à lui !

Aussi, contrairement au propos de Saule (édité en 2003), je signale que "Xingu" est disponible sur le site d'alapage pour la modique somme de 1.47 euros ! Un petit livre pas très joli mais dont le contenu est ...

Mais voici ma critique :

"Xingu", courte nouvelle publiée en 1916, contient les habituels ingrédients de la recette whartonienne : ironie, mesquinerie, badinage, petitesse d'âme et d'esprit. Ce microcosme, soit-disant érudit, autour de ces dames d'un club de lecture réunit en fait la panelle de ces snobs intellectuels qui peuplent le monde de l'art, des lettres et de la culture. L'emphase cache finalement un manque de discernement et de recul qui heurtent ces dames, à la découverte du pot aux roses. Au lieu d'en rire, elles se fâchent ! C'est tout ça, la société new-yorkaise de l'époque : guindée, figée, ridicule. Chez Edith Wharton, comme souligne la traductrice Claudine Lesage en postface, "sous les dentelles et l'organdi, elle brose un tableau d'une cruauté tout à la fois raffinée et brutale où l'argent le dispute à l'amour et à la mort : on y meurt à coups d'éventail, mais trop souvent aussi écrasé sous le poids d'une machine qui, ailleurs, s'appelle Destin".
"Xingu" en cinquante pages remplit son contrat haut la main ! Bonheur total !



Irrésistible !

10 étoiles

Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 21 mars 2005

Je m'en voudrais de critiquer la critique de Kinbote qui est un des meilleurs critiqueurs de notre site. Mais je ne peux m'empêcher de regretter qu'on raconte l'histoire d'un livre ou même, comme c'est le cas ici, qu'on annonce au lecteur ce qu'il va découvrir. A quoi bon ? Pourquoi ne pas laisser au lecteur tout le plaisir de la découverte ? J'ai toujours l'impression que quelqu'un d'autre déballe un cadeau qui me serait offert !
Un cadeau, oui c'est bien le mot ! Car c'est un merveilleux cadeau que Edith Wharton nous offre ici. C'est un petit chef-d'œuvre d'humour, de fine observation, et de drôlerie irrésistible ! A déguster lignes après lignes, pages après pages, d'une traite et sans modération. C'est un régal !

Etre et ne « par être »

9 étoiles

Critique de THYSBE (, Inscrite le 10 avril 2004, 66 ans) - 19 mars 2005

Que dire de plus que tout ce qui a été si bien décrit de cette petite nouvelle qui dénonce en quelques pages le côté suffisant de cette bourgeoisie.
J’ai toujours été allergique à m’identifier à un groupe quel qu’il soit. J’ai l’impression d’en perdre mon identité et mon autonomie de pensée. Ce petit livre en est une belle illustration. Certaines pour se faire accepter du groupe, n’auront pas de honte à participer à un débat en toute ignorance, pour le paraître. Paraître : exigence existentielle qui perdure sous diverses formes suivant l’époque et le milieu.

Snobisme snobé !

8 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 30 avril 2004

Edith Wharton dépeint ici la fatuité de quelques femmes qui se targuent d’être à la pointe de ce qui se fait de mieux en matière de culture. Elles ont créé un club très fermé à cet effet. Ces dames sont en effervescence car Osric Dane, romancière en vogue, a accepté leur invitation. Mais de quoi vont-elles bien pouvoir lui parler ?

Très peu de pages sont nécessaires à Wharton pour tourner en dérision la vanité et son cortège de réflexions vides et ridicules. C’est d’un savoureux !

Fabuleux

10 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 58 ans) - 19 septembre 2003

"Mrs. Ballinger is one of the ladies who pursue Culture in bands, as though it were dangerous to meet alone. To this end she had founded the Lunch Club, an association composed of herself and several other indomitable huntresses of erudition.", que je traduirais par, "Miss Balinger est une de ces dames qui traquent la culture en bande, comme si il était dangereux de l'affronter tout seul. A cette fin elle a fondé le "lunch-club", une association composée d'elle-même et quelques autres chasseuses indomptables d'érudition"
Voila qui est drôlement bien dit, non ? Rien que dans cette phrase, la première de la nouvelle, le talent littéraire d'Edith Wharton éclate. Et le reste est à l'avenant. Le résumé de Kinbote mettra l'eau à la bouche. J'ajouterai qu'Edith Wharton excelle dans l'ironie et la satyre, alors évidemment sa description de ce petit cercle de dames pleines de fatuité vaut de l'or.
Malheureusement le livre n'est plus disponible en français. Mais vous trouverez le texte en ligne: http://www.sas.upenn.edu/~rsyed/xingu/. Pas évident de lire en ligne et en anglais : pour ma part je l'ai imprimée et ensuite j'ai utilisé abondamment mon dictionnaire anglais/français (même les mots qu'on croit connaître on souvent des nuances particulières, ainsi to meet qu'on traduit instinctivement par rencontrer mais qui en l'occurrence se traduit plus heureusement par affronter). Note : vous pouvez aussi utiliser un dictionnaire en ligne (http://www.wordreference.com/fr/), mais ce n'est pas aussi riche qu'un bon vieux dictionnaire traditionnel. Pour ceux qui le désire : j'ai traduis pas mal de mots, j'enverrai ma liste à la demande...

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  Pour Clarabel : Edith Wharton 7 Saule 29 juin 2005 @ 13:32

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