Jour et nuit
de Georges Simenon

critiqué par Catinus, le 2 janvier 2014
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Apaisant
Une dictée qui va du lundi 30 avril 1979 au dimanche 27 mai 1979. Rappelons que les « dictées « sont en fait le journal intime de Simenon qu’il commença en 1972, date à laquelle il décida d’écrire des romans. Il enregistra sur magnétophone tout ce qui lui passait par la tête ; ces réflexions furent ensuite publiées en 22 tomes.

Dans celui-ci, il nous parle du pouvoir très étendu du président de la République française – de Giscard ( qu’il abomine) – éloge de la simplicité – ses enfants dont Marie-Jo – Teresa son ultime compagne- de son enfance chez les Frères, etc…- de l’homme dans la ville – du grand âge- du pétrole – la peinture- l’écrivain Conrad – de la nudité et de « l’homme nu « - de sa vie parisienne – des rêves, etc…

Une fois de plus, surtout dans ce type de livre bien sûr, quel plaisir d’avoir sous la main le devenu indispensable internet pour en savoir plus, par exemple, sur : Pierre Simenon (un de ses quatre enfants) – l’asile des incurables à Liège – les généraux Bertrand et Leman – le nom des peuples de la Gaule, etc…

Si vous appréciez Georges Simenon, lisez une de ses dictées (si ce n’est déjà fait) et immédiatement, vous aurez l’envie de lire les vingt-et-une autres…
Le qualificatif, qui leur convient peut-être le plus, serait, sans doute : apaisantes.


Extraits :

- La France est le seul pays à être gouverné par un souverain absolu. Que ce soit la Reine d’Angleterre, le roi des Belges, celui d’Espagne, ou quelques rois ou empereurs africains qui se sont sacrés eux-mêmes, dans aucun des pays un homme ne dispose d’autant de pouvoir que M. Giscard. Pardon, je me trompe. Il y a Amin Dada (…)


- Nous avons connu, nous aussi, l’époque des tribus que Jules-César a conquises les unes après les autres. Pour ma part, par exemple, je suis un Nervien, car la région où je suis né appartenait à cette tribu de la Gaule. On l’enseigne à l’école, dans les classes primaires, puis on l’oublie, et mes concitoyens ne comprendraient pas si je faisais imprimer une annonce disant, par exemple : Nervien cherche à connaître d’autres Nerviens. Cependant les Flamands, si mon souvenir est exact, étaient des Eburons et après deux mille ans, Nerviens et Eburons, unis artificiellement, se détestent.
( note : Simenon se mélange un peu les pinceaux avec les noms de tribus, mais on comprendra le sens du propos)

- En 1919, cependant, la grande presse parlait peu du pétrole, même si certains initiés prétendaient que la véritable cause de la guerre avait été ce qu’on appelle aujourd’hui l’ « or noir ».