Buridan, Tome 1 : Le Héros de la Tour de Nesle
de Michel Zévaco

critiqué par CC.RIDER, le 27 décembre 2013
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Roman de cape et d'épée
Au début du règne de Louis X le Hutin, la jeune et jolie Myrtille a rencontré le fringant Buridan. Tous deux s'aiment d'amour tendre. Myrtille est la fille d'un bourgeois qui cache sa véritable identité, celle d'Enguerrand de Marigny, le terrible ministre du roi, aussi cruel qu'avide d'argent qui se retrouve très vite défié par Buridan et par deux de ses amis, Philippe et Gautier d'Aulnay lesquels veulent venger la mort de leurs parents. Pour ne rien arranger, Myrtille, accusée injustement de sorcellerie, est arrêtée et jetée en prison. Alors que Marigny présente au roi le tout nouveau gibet de Montfaucon élevé par ses soins et grâce à ses deniers, un drame complexe se noue et verra intervenir toutes sortes de personnages venus de toutes les classes de la société depuis les coupeurs de bourses et autres tire-laines jusqu'aux plus hauts dignitaires de la cour sans oublier Marguerite de Bourgogne, la reine elle-même, qui ne se gène pas pour organiser des parties fines en plein Paris, dans la sinistre Tour de Nesles.
« Buridan » est le premier tome d'un diptyque toujours dans le style qui fit le succès de Michel Zévaco, le récit à fond historique et intrigue rocambolesque pleine de rebondissements, de quiproquos et autres développements surprenants. Le lecteur y découvrira les moeurs violentes des étudiants de la Sorbonne qui étaient plus voyous, truands et profiteurs que studieux élèves penchés sur leurs grimoires. De même, le portrait de Marguerite de Bourgogne est loin d'être flatteur. C'est celui d'une reine nymphomane particulièrement cruelle qui, telle la mante religieuse, faisait trucider ses amants d'un soir en ordonnant qu'ils soient noyés dans la Seine toute proche. Un roman bien écrit, une histoire de cape et d'épée haletante et rythmée sans le moindre temps mort. Principe du feuilleton. Seul bémol, au fil des lectures de cet écrivain anarchiste, le lecteur s'aperçoit que l'auteur applique systématiquement la même recette quels que soient l'époque ou le contexte (enfants secrets issus d'unions adultérines, disparus, volés ou retrouvés, vengeances longuement marinées et découvertes ultérieures de filiations incroyables qui placent tout le monde en porte-à-faux...) et distille toujours le même message : les gens du peuple sont plus honnêtes et plus chevaleresques que tous les rois et les princes qui eux, ne peuvent être que de tristes crapules. En faisant abstraction de ces deux défauts, on peut néanmoins apprécier une lecture divertissante, en ne se focalisant pas trop sur la véracité historique des faits relatés.