La Terreur prussienne : Épisodes de la guerre de 1866
de Alexandre Dumas

critiqué par Killeur.extreme, le 24 décembre 2013
(Genève - 42 ans)


La note:  étoiles
Quand Dumas mélange roman historique et journalisme
En 1866 à Berlin, une manifestation patriotique et anti-française éclate suite aux déclarations de Napoléon III qui semble remettre en cause les traités signés. Benedict Tupin, jeune français porte un toast en criant "Vive la France !!!", attitude qui lui vaut vite d'être pris à partie par la foule. Bien qu'il arrive à s'échapper et se réfugie au Hanovre où il se lie avec la famille royale, Turpin se tient à disposition de ceux qui se sont senti insultés par sa bravade il a 3 duels consécutifs, le premier avec le major prussien Frederic De Below avec lequel il devient ami, mais le dessein du gouvernement prussien est d'unifier à tout prix l'Allemagne quitte à le faire de force et des villes neutres comme Francfort devront choisir leur camp. Benedict, Frederic et sa famille, sa belle-sœur Helene fiancée à Karl soldat autrichien et ami de Frédéric seront pris dans cette tourmente.

Faisant partie des derniers romans de Dumas, ce roman historique contemporain contient la patte de Dumas, le héros Benedict Turpin fait penser à un mélange entre d'Artagnan et Monte-Cristo, on pourrait même y voir un frère littéraire d'Arsène Lupin, les personnages sont les archétypes du roman populaire (ce n'est pas une critique, sauf si on n'aime pas le roman populaire) Le général tyrannique, le soldat intègre qui préfère le suicide au déshonneur, le héros quasiment invincible, l'épouse à première vue fragile mais qui a du courage à revendre, l'amoureuse absolue qui une fois son mari décédé n'aura comme but que de le rejoindre dans la tombe, le roman est anti-prussien mais Dumas comme dans le reste de son œuvre nuance son propos les généraux sont présentés comme des fanatiques mais la majorité des soldats est présentée comme des gens qui doivent obéir aux ordres mais sans forcément être d'accord avec ceux-ci . Roman court trépidant mais aussi tragique et prophétique car Dumas l'air de rien prédit l'évolution de l'Allemagne vers ce qu'elle sera avant la Première Guerre mondiale et il met en garde le gouvernement français, surtout ses lecteurs, du poids que prendra l'Allemagne dans l'avenir mais il ne sera pas écouté, il faut dire qu'à la fin de sa vie Alexandre Dumas (les romans qu'il écrit en tout cas) n'a plus la même popularité les journaux qu'il fonde s'écroulent faute de lecteurs et même s'il est toujours productif et que ses romans sont toujours très bons, voire excellents (c'est un avis personnel).