Le film noir : L'âge d'or du film criminel américain, d'Alfred Hitchcock à Nicholas Ray de Patrick Brion

Le film noir : L'âge d'or du film criminel américain, d'Alfred Hitchcock à Nicholas Ray de Patrick Brion

Catégorie(s) : Arts, loisir, vie pratique => Cinéma, TV

Critiqué par AmauryWatremez, le 17 décembre 2013 (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 54 ans)
La note : 9 étoiles
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Pas de fleurs ni couronnes pour le film noir

Le film noir est mort, la putasserie et la démagogie l'ont tué, des tueries chorégraphiées de l'un aux brutalités de l'autre qui pompe un peu tout le monde mais ne crée rien, Tarantino pour ne pas le citer, copieur brillant certes mais qui n'a pas de point de vue sur l'époque et la société comme en avait les bandes des années 50, 60. Il est loin le temps des losers magnifiques, maintenant on est surtout dans le cliché du mâle alpha. Edward Bunker était l'un des derniers de ce genre de types, d'hommes qui n'avait pas besoin de prouver sa virilité, elle était évidente. Tous les mâles blancs de la Coline aux miroirs trompeurs voulaient copier son style.

Le film noir américain est né des contraintes des "séries B" tournées à Hollywood depuis les années 30 et surtout après la grande crise afin de rentabiliser les décors de productions plus onéreuses. Il fallait économiser de la pellicule, les scènes de dialogue étaient donc tournées avec les deux acteurs, ou actrices, face caméra. Cela est devenu un style pour Nicholas Ray, réalisateur de séries A. Il n'y avait pas toujours de temps pour régler finement les éclairages, ainsi ceux-ci étaient toujours conçus pour marquer les ombres et cacher parfois les décors en mauvais état. Patrick Brion, qui est un cinéphile absolu, du genre à vouloir tout connaître du cinéma, de la plus petite production jusqu'à la plus importante, livre encore un ouvrage de référence, y compris sur le plan iconographique.
Le film noir constituait aussi un alibi pour échapper à la censure, au puritanisme et traiter des individus en marge, voire de "criminels" parfois qui l'étaient autant finalement que nombre de patrons après la crise de 29.

Au cours de l'histoire de ce genre, on s'aperçoit aussi de la sottise crasse des censeurs qui se contentaient de lire les scénarios et visionnaient rarement les œuvres terminées. Le film noir permettait aussi d'aborder les questions sociales soigneusement évitées par les autorités, des marginaux donc jusqu'aux problèmes de l'Éducation et même la peine de mort comme dans "De Sang froid". Ce qui compte dans le film noir, comme le montre encore cet ouvrage, ce n'est pas non plus obligatoirement l'histoire - comme disait Céline, "des histoires Y'en a plein les journaux" - ou même le réalisme (se rappeler dans Hitchcock de la scène de l'avion sulfateur totalement irréaliste :

Cary Grant ne court aucun danger finalement) mais l'étude psychologique des personnages, du "privé" à la femme fatale (avec une préférence personnelle pour Gloria Grahame et Lana Turner), la description d'un milieu ou du milieu, de paysages urbains. Depuis deux ou trois décennies, le thriller urbain a remplacé le film noir, mais la poésie en a disparu au profit de l'âpreté et de la brutalité, d'époque certainement.

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Les éditions

  • Le film noir [Texte imprimé], l'âge d'or du film criminel américain, d'Alfred Hitchcock à Nicholas Ray Patrick Brion
    de Brion, Patrick
    La Martinière
    ISBN : 9782732431444 ; 56,78 € ; 01/09/2004 ; 451 p. ; Relié
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