Ultime retouche
de Françoise Rey

critiqué par Débézed, le 4 décembre 2013
(Besançon - 77 ans)


La note:  étoiles
Erostisme cacochyme
Une adolescente qui perd sa virginité en même temps que sa mère, un inconnu qui enterre un cadavre dans une décharge et surtout une maison de retraite dont les pensionnaires féminines ont une fâcheuse tendance à se jeter par les fenêtres, constituent le cadre de l’intrigue de ce roman qui réunit tout le petit monde qui gravite autour de cette institution, dans un épilogue qui révèle tous les secrets, traumatismes et phobies que tous ces personnages cèlent en eux depuis de nombreuses années. C’est au fond du cœur, du cerveau, des tripes de chacun des acteurs de cette énigme que l’auteure va chercher les raisons de cette épidémie de suicides, ou de meurtres, qui semble s’être abattue sur cette institution gérée d’une main de fer par la Marie-Berthe, la Marie-Salope.

Un roman noir, un thriller, un récit érotique, un polar, un documentaire sur les mouroirs, leurs résidents et les personnes qui y travaillent, un peu tout ça à la fois, ce livre contient en effet une belle intrigue habilement construite, du suspense, un tableau affligeant et pathétique de la vie dans ces fameux mouroirs qui font tellement peur à tous ceux qui avancent doucement vers un âge plus respectable, et évidemment quelques scènes érotiques nécessaires dans un livre de ce genre, donc un thriller érotique qui se déroule dans le milieu des maisons de retraite pour femmes ayant perdu leur autonomie et bien souvent une bonne partie de leur raison.

Un texte bien écrit, fluide, d’un style alerte qui, in fine, rend un bel hommage à tous ceux qui travaillent dans ce milieu, et qui permet de mieux comprendre qu’ils peuvent rechercher une certaine compensation sexuelle à la tension à laquelle ils sont continuellement soumis au cours de leur travail, de leur véritable sacerdoce. La partie érotique du texte reste plutôt classique et pourrait figurer dans bien des romans qui ne sont pas estampillés « érotique ».