Rousseau juge de Jean-Jacques de Jean-Jacques Rousseau

Rousseau juge de Jean-Jacques de Jean-Jacques Rousseau

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Elya, le 25 novembre 2013 (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans)
La note : 6 étoiles
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« cet écrit était de tous ceux qu’il a faits en sa vie celui qu’il avait entrepris avec le plus de répugnance et exécuté avec le plus d’ennui. »

Comme il est classé généralement parmi les œuvres autobiographiques de Rousseau, j’entamais Rousseau juge de Jean-Jacques avec un certain entrain, car habituellement, j’apprécie énormément les récits autobiographiques de cet auteur (ceux des Confessions, des Rêveries du promeneur solitaire, ou encore ses correspondances retranscrites par exemple dans Lettres). J’ai cependant trouvé plus de rapprochements entre cet ouvrage et les Lettres écrites de la montagne, qui n’est pas à proprement parler autobiographique, mais où il se défend des remarques, critiques et même accusations faites à son égard, par un ensemble de détracteurs, célèbres ou non. Il recontextualise cependant ici plus d’évènements de sa vie, comme son passage à Venise, ou ses écrits sur la musique. Il nous apprend également que « cet écrit était de tous ceux qu’il a faits en sa vie celui qu’il avait entrepris avec le plus de répugnance et exécuté avec le plus d’ennui ».

Oui, dans ce livre, Rousseau parle de lui à la troisième personne, et même sous une autre identité, comme étant un homonyme de lui-même, dialoguant avec « Le français ». Trois dialogues se succèdent dans lesquels on juge d’abord les dires et les comportements de Jean-Jacques à partir de ce qu’on dit de lui, puis après avoir pris connaissance de toute son œuvre littéraire et l’avoir côtoyé de près. On apprend ainsi que, pour pouvoir parler « objectivement » de Rousseau, « Il fallut, par conséquent, commencer par tout voir, par tout entendre, par tenir note de tout, avant de prononcer sur rien, jusqu’à ce que j’eusse assemblé des matériaux suffisants pour fonder un jugement solide qui ne fut l’ouvrage ni de la passion ni du préjugé. »
Rousseau nous apprend également que « cet écrit était de tous ceux qu’il a faits en sa vie celui qu’il avait entrepris avec le plus de répugnance et exécuté avec le plus d’ennui. » Il me semble que cela apparaît lors de cette lecture, qui est de tous les ouvrages de Rousseau que j’ai lu jusqu’à présent, celui que j’ai le moins apprécié. Il n’y a pas vraiment de construction chronologique ou thématique, ce qui fait que Rousseau se répète beaucoup, rabâche même. A la longue, la mise en évidence des critiques qui lui ont été faites est redondante. Sa façon de les contredire était il me semble plus séduisante, plus argumentée aussi dans les Lettres écrites de la montagne. Ici, j’ai l’impression que Rousseau lance beaucoup d’appels à l’émotion de ses lecteurs, pour les ranger de son côté.

Une lecture qui selon moi vaut le coup si on s’intéresse véritablement au personnage social de Rousseau plus qu’à ses œuvres.

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Les éditions

  • Rousseau juge de Jean-Jacques [Texte imprimé], dialogues Jean-Jacques Rousseau édition critique par Philip Stewart
    de Rousseau, Jean-Jacques Stewart, Philip (Editeur scientifique)
    H. Champion / Champion classiques. Littératures
    ISBN : 9782745322043 ; 14,00 € ; 03/03/2011 ; 416 p. ; Broché
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