Exquise Louise
de Eugène Savitzkaya

critiqué par Thomas Fors, le 15 juin 2003
(Beloeil - 88 ans)


La note:  étoiles
Un regard d'amour
Je ne suis pas un lecteur de roman. C'est souvent trop long pour moi, c'est souvent trop compliqué et je préfère la poésie. Je me suis laissé tenter par ce petit livre, intrigué par sa minceur. Un roman aussi mince qu'une plaquette de poésie. Et je n'ai pas été déçu.
Lorsqu'on demande à l'auteur si c'est bien un roman, il répond :"Non ?" C'est vrai que l'on peut mettre n'importe quoi dans un roman. On peut s'étaler et décrire les états d'âme d'une femme qui s'ennuie, on peut conter, à la façon russe, la croissance d'une petite Louise. La fille de l'auteur. observée pendant douze années.
Et le père qui écrit généralement des textes "hard" s'est laissé guider par la poésie, la vraie, celle qui touche le coeur.
Sa prose poétique est superbement écrite, sans longueur, toujours avec beaucoup de délicatesse :
"Chaque doigt de Louise se conduit comme s'il était l'élément principal d'un bouquet, tige exceptionnelle parmi les autres."
Cet auteur belge mérite d'être lu, d'être relu. Son livre m'a accompagné pendant un long mois et je ne sais pas si je vais le rendre maintenant à la bibliothèque.
Découvrez le donc aussi.
Que d'admiration... 8 étoiles

J'ai retrouvé dans ce livre la prose poétique énigmatique de M. Savitzkaya, pas autant que dans d'autres de ses oeuvres toutefois.
Je ne pense pas qu'on puisse faire un parallèle avec "Marin mon coeur", très limpide, le regard du poète sur cet être naissant est très émouvant.
Ici la petite Louise est emplie de mystère et devient un être hors du temps, ses actes fascinent l'auteur, qui semble ne rien maîtriser. C'est plutôt l'admiration qui guide sa plume. N'en demeurent pas moins des images fortes et un fabuleux lyrisme.

Nathafi - SAINT-SOUPLET - 57 ans - 23 août 2015


Après Marin, Louise 10 étoiles

Merci à Thomas Fors de braquer un subtil projecteur sur l'un de nos plus grands auteurs. Un auteur si important qu'il passe presque inaperçu. Normal quand on sait que ceux qui sont chargés d'attirer l'attention sur les auteurs importants sont souvent des auteurs qui se croient importants et mettent tout en oeuvre pour ne pas passer inaperçus...
Après le portrait du fils, Marin (voir ma critique de "Marin mon coeur"), Eugène le bien prénommé trace le portrait impressionniste de son exquise Louise. Si Thomas le sceptique accorde son coup de coeur à ce roman déguisé en poème ou à ce poème déguisé en roman, je crois que nous pouvons le suivre...

Lucien - - 68 ans - 15 juin 2003