Un Cinzano pour l'Ange Noir
de Frédéric Dard

critiqué par CC.RIDER, le 23 novembre 2013
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Pas le meilleur Ange Noir
A Paris, Sophie, une fille à papa un peu cinglée, rêve de cambrioler le coffre-fort de son paternel, un industriel enrichi dans la conserve. Ce forfait devrait lui permettre de financer sa cavale avec Rilley, un gangster américain pas très doué. Dès son arrivée sur le sol français, l'Ange Noir se retrouve assommé d'un magistral coup de bouteille sur la nuque par la fille en question et le voilà embarqué dans une nouvelle aventure rocambolesque avec un encombrant premier cadavre à faire disparaître le plus discrètement possible sans attirer l'attention des flics sur sa trop célèbre personne...
Ce roman policier picaresque n'est pas du niveau des autres volumes de la série « Ange Noir ». L'intrigue est tirée par les cheveux, truffée d'invraisemblances et de rebondissements qui ne tiennent pas la route. Les personnages sont caricaturaux et même carrément inintéressants. Seul l'Ange Noir est égal à lui-même : violent, cynique, égoïste et sans aucune morale. Sa route est toujours parsemée de nombreux cadavres et il séduit toujours autant toutes les beautés féminines qu'il rencontre. L'ennui, c'est que cette fois le charme n'opère pas. Même le style fait de faconde, de truculence et de langue verte semble nettement moins brillant, moins flamboyant qu'à l'accoutumé. Le lecteur a l'impression que l'auteur a fait oeuvre alimentaire, ce qui n'est pas impossible. Pendant sa carrière littéraire, il s'est en effet montré trop prolifique pour pouvoir rester en permanence au top. Bouquin sans intérêt, même pour les inconditionnels de Frédéric Dard.
On achève bien des lectures. 5 étoiles

Je suis certain, je dirais même plus je suis sûr, qu’à la lecture de certaines œuvres, plus d’un comme moi, doivent souhaiter achever rapidement un bouquin ne correspondant pas hélas à ses attentes. Ainsi ici avec « Un cinzano pour l’ange noir » je suis heureux d’en finir avec ce quatuor de romans ayant pour titre « Les confessions de L’ange noir. » Curieusement, je suis surpris que Frédéric Dard se soit autorisé cette parenthèse avec somme toute, un personnage relativement négatif, sans avenir, sans bitte d’amarrage, sans attache, survivant plus que vivant… puisque condamné dans son cercle rouge… Et dans ce dernier volume, j’ai même pressenti qu’avec ce personnage, Frédéric s’interdisait de se lâcher comme plus tard avec son Gargantua du sexe…
Là ce héros obéissant au côté obscur, refroidissant ses contemporains sans états d’âmes, en définitif jette un froid tout le long de ce pavé d’une voie sans issue.

Pierrot - Villeurbanne - 72 ans - 11 mai 2019