L'oeil de Marquise de Monique LaRue

L'oeil de Marquise de Monique LaRue

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Libris québécis, le 18 novembre 2013 (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans)
La note : 8 étoiles
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L'Identité québécoise

Ce roman décrit l’âme québécoise, dont « l’identité malheureuse », comme dirait Alain Finkielkraut, s’est révélée avec le résultat kif-kif du référendum de 1995 sur la souveraineté. Des positions irréconciliables essaient de dépiauter l’aspiration des Québécois de souche à la laïcité et à une langue commune, en l’occurrence le français. Quel clan aura la peau de l’autre ?

C’est en prenant exemple sur une famille de Longueuil (ville située face à Montréal) que l’auteure décrit la partie de bras-de-fer engagée entre la singularité et la diversité. Née entre deux frères rivaux, tels Caïn et Abel, Marquise Cardinal raconte leur cheminement vers la lumière sur une route remplie d’obstacles. Elle les épie à partir d’événements politiques, qui les ont perturbés, allant des bombes que nous avons posées dans les années 1960 pour sauvegarder les écoles françaises jusqu’au 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec en 2008. Impliqué socialement, son frère aîné a participé à ces manifestations d’affirmation nationale au grand dam de son frère cadet, moins impressionné par la différence ethnique. Après « une marche aléatoire semblable à la marche de l’ivrogne », le clan Cardinal parvient « à fleurir comme le bâton de saint Joseph ». En fait, chacun découvre l’amour, en particulier Marquise grâce à son mariage à un juif anglophone. En fait, elle précise l’évolution des Québécois vers une identité susceptible de s’adapter au pluralisme en germe au Québec. Cette perception s’avère fausse aujourd’hui en 2013 avec la charte que le Gouvernement s’apprête à faire voter pour interdire toute identification à un groupe religieux dans la fonction publique, y compris l’école et l’hôpital.

Le roman est expurgé du maniérisme qui caractérisait les autres œuvres de Monique LaRue. Roman de la maturité, qui gagne en simplicité. Pas de narratrice omnisciente, qui reconstitue notre axiologie. Le récit emprunte un ton familier et humble, mais il reste tout de même des agacements, telles la lourdeur et la prolixité de l’écriture ainsi que le dénouement sentimental, qui indique, comme à des lycéens, les messages à retenir.

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