Le monde secret de Bush, la religion, les affaires, les réseaux occultes
de Éric Laurent

critiqué par Leura, le 11 juin 2003
(-- - 73 ans)


La note:  étoiles
C'est encore plus grave qu'on ne le pensait...
George W. Bush ne serait-il qu'un pantin aux mains du fameux lobby militaro-industriel dont parla Eisenhower dans un discours célèbre? Quel est le pouvoir réel de l'ultra-droite américaine, des télévangélistes et autres fanatiques religieux? Pourquoi des financiers créèrent-ils des fondations pour soutenir les candidats républicains et pour avoir la peau de Clinton?
A la lecture de cet impressionnant reportage, on ne peut qu'être saisi d'effroi devant tant de révélations qui ne surprendront que ceux qui croient encore que l'Amérique est le pays de la liberté. Hillary Clinton elle-même, citait nommément la fondation Mellon comme la figure centrale d'une vaste conspiration de droite qui a tout fait pour abattre son mari, et permettre le passage à une administration plus "compréhensive".
Dans ce pays où le dollar règne en maître absolu, tout fut mis en place pour déconsidérer Clinton, détruire complètement les acquis sociaux et permettre une relance des affaires pour le plus grand profit de quelques uns. Manipulations de l'opinion, soutiens juridiques et financiers à Paula Jones puis à Monica Lewinsky, et bien sûr au procureur Kenneth Starr, trucage des élections pour amener Debeliouw au pouvoir, rien ne fut laissé au hasard. Les juges de la cour suprême qui ont empêché le décompte des voix en Floride devaient leur poste... au père Bush, ils n'ont donc fait que renvoyer l'ascenseur.
Les liens étroits entre l'ultra-droite américaine qui a porté Bush au poste suprême avec le Likoud sont démontés, ainsi que les buts réels de la guerre contre l'Irak. Lorsqu'un journaliste demanda à Wolfowitz, le secrétaire adjoint à la défense pourquoi les USA n'avaient pas attaqué la Corée du Nord qui faisait partie de "l'axe du mal" décrit par l'administration américaine, ce dernier avoua ingénument que là-bas il n'y avait pas de pétrole! Remarquez, on s'en doutait un peu, non?
Il y a des paradoxes étonnants : le peuple juif est toujours considéré par l'ultra-droite chrétienne au pouvoir comme déicide, ce qui n'empêche pas le soutien de ces mêmes personnes à Sharon, qui déclarait en 2002 à 1500 chrétiens américains "Nous vous considérons comme nos meilleurs amis de par le monde". L'explication est stupéfiante: pour ces chrétiens fondamentalistes, l'Armaggeddon est proche, l'antéchrist est déjà arrivé, il est juif et mâle, mais beacoup de juifs se convertiront et seront conduits au paradis par le Messie.
On trouve donc chez cette ultra-droite aux commandes du pays un stupéfiant mélange de naïveté, de croyances sans nuances en la vérité intangible des textes bibliques, de mépris pour les valeurs humanistes, et une absence totale de scrupules.
Le mot de la fin, l'auteur le laisse à l'écrivain Norman Mailer : "l'effarante richesse accumulée au cours de la dernière décennie a créé le besoin irrépressible, au plus haut niveau, de passer de la démocratie à l'empire, celui-ci garantissant ces énormes profits si rapidement amassés".