La treizième cible
de Arnauld Pontier

critiqué par Clarinette, le 30 mai 2003
(Montreuil sous bois - 69 ans)


La note:  étoiles
Cruels tropiques
Les jeunes années du narrateur se situent dans l'Indochine puis
l'Algérie des années cinquante. Dans ce décor colonial(iste), la vie quotidienne ne ressemble en rien à celle d'une enfance dorée, protégée. Le héros-dont nous ne connaîtrons le prénom qu'à la fin du roman, se voit
brutalisé et
méprisé par des parents qui forment un duo infernal. Le père,
un enseignant aux activités ultra-louches, se complait davantage dans les bras des
putes locales que dans ceux de sa femme ou de ses enfants qu'il tabasse sans vergogne. La mère, indifférente à la souffrance de ses proches,
ne vaut guère mieux. Bourgeoise égocentrique, elle court
les
cocktails chics et les amants endurants...Ainsi grandit la
haine dans le coeur d'un jeune homme qui fomente une
vengeance
libératrice...De ce
second roman d'Arnauld Pontier surgit
toute la noirceur -mais aussi la lumineuse fragilité- qui habite les êtres.
Une écriture vibrante,
dense et généreuse, mais acérée comme une lame. L'âme des tropiques y est formidablement
rendue. L'intensité du roman
coupe le souffle.
Survol approximatif ! 5 étoiles

Dommage, car les sujets abordés sont passionnants pour notre époque. D'abord la vie des colons français en Indochine peu après la dernière guerre ( mais Jean Hougron a fait tellement mieux !), ensuite leur départ précipité et leur installation en Algérie, alors française et la déconfiture finale. Mais tout cela est effleuré seulement malgré quelques passages plus détaillés et originaux

Et que penser de l'intrigue, la haine implacable éprouvée par un jeune garçon à l'encontre de son père brutal quoique très cultivé ? Je n'ai pu y adhérer.

Heureusement l'ouvrage est court et se lit rapidement et on y trouve parfois du plaisir.

Tanneguy - Paris - 84 ans - 12 septembre 2008