La fabrique du monde
de Sophie Van der Linden

critiqué par Marvic, le 2 novembre 2013
(Normandie - 65 ans)


La note:  étoiles
Une autre petite tailleuse chinoise
Mei est une jeune ouvrière de 17 ans employé dans une fabrique de vêtements. Des conditions de vie et de travail épouvantables, une servitude extrême, des heures de travail de jour comme de nuit dans la souffrance pour une commande à finir; pour quelquefois n'être même pas payée pour une phrase de trop au contremaître.
Mei a quitté son village pour travailler à la ville pour financer les études universitaires de son frère, au grand dam de son institutrice.
Il reste à Mei un unique livre donné par sa grand-mère... et ses rêves.
Mais la vie va s 'éclairer pour Mei, avec l'arrivée d'un nouveau et beau contremaître, lui permettant de vivre une belle histoire d'amour.
Mais amour, rêves sont-ils compatibles avec la dure réalité du travail...

Un gentil, tendre et délicat roman d'une auteure spécialiste de littérature pour la jeunesse, coup de cœur de la bibliothécaire, que malheureusement, j'oublierai aussi vite que je l'ai lu malgré le plaisir que j'y ai pris.
Une jolie lecture 9 étoiles

Je n'ai pas lâché ce livre avant de l'avoir fini. Ce que j'ai surtout apprécié c'est le travail de l'auteure sur les conditions de travail des ouvrières du textile en Chine, et là, ma foi, nous sommes bien loin de nous imaginer tout cela quand nous lisons "Made in China" sur les étiquettes de vêtements. Pour moi ce roman est avant tout un moyen de réfléchir à la surconsommation du textile. Et la romance qui en découle est peut-être un peu étonnante, mais pourquoi pas? Ca se lit vite, c'est bien écrit.

Flo29 - - 51 ans - 24 août 2019


la petite chinoise dans le textile 8 étoiles

La fabrique du monde, Sophie Van der Linden, chez Buchet Chastel. 155 p.

Mei, narratrice de dix-sept ans, travaille dans une usine chinoise de textiles, sous l’emprise des slogans politiques et des impératifs de productivité. C’est la monnaie en cours, qu’il est bon de connaître.

Naïve, elle l’est sans doute, comme on l’est à cet âge, et dans ce contexte, avec pourtant des coups de colère qui ressemblent à un sursaut de conscience instinctif.

Elle a aussi des parents qu’elle aimerait revoir, des amies avec lesquelles partager des envies ou des émotions. Trop sérieuse pour ses dix-sept ans, ne prend-elle pas pour argent comptant un flirt né dans ce contexte où elle reste à vie une subalterne dont on use et abuse ?

Le lecteur, comme les enfants dans un spectacle, aurait envie de lui crier « prends garde ! », lui qui voit par-dessus son épaule…

Les épisodes sont rapides, ce qui laisse entendre que Sophie Van Linden écrit encore dans le secteur jeunesse, où elle a acquis une certaine notoriété.

N’empêche ! Le tout est sobre, et on suit avec intérêt cette initiation à un monde cruel. Deux phrases marquent cette lecture : «  c’est fini », et « je me dresse », mal comprises au premier abord, elles prennent tout leur sens dans cette histoire

Rotko - Avrillé - 50 ans - 5 septembre 2014


Mélo peu crédible 4 étoiles

La première partie de ce petit livre est intéressante de par sa forme et son contenu qui décrit le quotidien d’ouvrières chinoises de la confection qui logent dans les dortoirs d’une usine en bordure de ville. Quelques passages à teneur poétique lors des rêves rompent les descriptions des faits ou des pensées du personnage principal. Mais pour le reste, c’est un drame sentimental européanisé au romantisme décalé dans cet environnement.

Fuyant la misère des campagnes, les jeunes filles y envoient leur argent pour permettre aux frères d’aller à l’université. Elles retournent en famille pour les fêtes, sauf la narratrice qui se voit privée arbitrairement de sa paie car, tout en étant au moins aussi productive que les autres, elle se déconcentre quand le contremaître la regarde. Et à partir de là, après un bref historique expliquant pourquoi elle est si cultivée par rapport aux autres, cela tourne au grand mélo.

IF-1113-4123

Isad - - - ans - 30 novembre 2013