L'enfant de l'ennemi : Viol, avortement, infanticide pendant la Grande Guerre
de Stéphane Audoin-Rouzeau

critiqué par JulesRomans, le 1 novembre 2013
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Fils hunique !
Que faire des enfants nés d’un viol, la question se pose dans des conditions spécifiques en France lorsque le père est un soldat allemand. Du fait de la reconquête de certaines parties du territoire après la victoire de la Première bataille de la Marne et de l’expulsion de certaines populations civiles (via la Suisse) par les Allemands font que durant les années 1915 et 1916, la question suscite des débats.

Elle démarre lorsqu’une jeune fille lorraine se voit accusée d’infanticide, elle a été violée par un infirmier allemand dit-elle.
L’ouvrage raconte dans le détail cette affaire mais aussi montre qu’après avoir diabolisé la race germanique se pose la question du devenir de ces enfants au sang vicié.

Une éducation française est-elle capable de faire de ces enfants quelques années plus tard des hommes civilisés (rappelons que les Allemands sont traités de barbares, de huns et de vandales) ? L’avortement est-il permis, voire souhaitable dans ce cas ? La conception de la nation est posée en termes soit de race soit de culture.

Pour l'occupation de la Rhénanie dans les Années folles, la question de l'utilisation par la propagande nationaliste puis nazie de quelques viols en grossissant très considérablement leur nombre, est traitée avec le cas des soldats africains dans "Les soldats de la honte" de Jean-Yves Le Naour et en mettant sur le devant de la scène les militaires belges dans "Viols en temps de guerre" de Raphaëlle Branche, John Horne, Pieter Lagrou et Fabrice Virgili.