La Grande Guerre des civils (1914-1919)
de Éric Alary

critiqué par JulesRomans, le 19 octobre 2013
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Ici l'historien regarde en arrière l'arrière
Éric Alary présente une brillante synthèse sur un sujet, la vie des civils, qui concerne tant les populations des départements occupés (qu’elles restent sur place ou migrent) que celles des 77 départements qui n’ont jamais vus les armées allemandes.

Le livre est composé de douze chapitres avec en plus une introduction et un épilogue. Si le premier chapitre a un rapport avec la chronologie puisqu’il traite des moments qui précèdent puis suivent la mobilisation (avec le problème des conditions de scolarité pour 1914-1915). Puis suivent des points thématiques comme le travail féminin aux champs (dans l’immédiat la moisson à rentrer, les vendanges à faire) ou à l’usine uni à la question des embusqués, puisque l’ensemble traite là de ceux qui sont restés dans leur région. Ceci amène à évoque les exodes ou évacuations des populations belges ou nordistes et leurs conditions d’accueil.

Les autres chapitres traitent des conditions matérielles des populations civiles et des relations de celles-ci avec les combattants, du réveil religieux par souci d’essayer de protéger ces derniers, de la montée d’idées pacifistes à l’arrière. Outre un chapitre consacré aux populations françaises en territoire occupée et au manque de confiance des autorités de l’Empire dans le patriotisme allemand des populations restées en Alsace-Lorraine (voir en prolongement "Les Alsaciens-Lorrains dans la Grande Guerre" à la Nuée bleue), un point réfléchit sur le retour des poilus pour un passage à la situation de civils dans des mois où la grippe espagnole frappe la population française.