SuperWorld, Tome 1 : Ghetto Party
de Jean-Marc Rivière (Scénario), Francesca Follini (Dessin)

critiqué par Shelton, le 15 octobre 2013
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Je suis séduit...
Comics ? En fait, c’est le mot qui désigne la bande dessinée aux Etats-Unis, dans le monde anglo-saxon en général. Avec le temps, les comics sont devenus un genre de bande dessinée spécifique, établi avec ses canons et ses codes… Il n’est pas besoin d’être un expert confirmé de la question pour savoir que la période de la seconde guerre mondiale a fait apparaître une grande série de super héros patriotiques qui ont marqué profondément le genre et dont certains sont bien arrivés jusqu’à nous comme Captain America (Joe Simon et Jack Kirby). Après la guerre les super héros se généraliseront et perdront (plus ou moins) le côté patriotique. On aime ou pas, ça c’est bien une histoire de goût, mais avant de se faire une idée trop précise, il est fortement conseillé d’en lire quelques exemplaires car si certains ont été élevés avec cette culture, pour d’autres c’est la découverte totale et il faut un peu de temps pour s’habituer à ce type de narration...

Les éditions Delcourt ont lancé la Comics Fabric, un label qui permet à des auteurs occidentaux de raconter des histoires en respectant les usages des comics, comme certains l’avaient fait dans l’environnement manga. Pour le lecteur, ce peut être l’occasion de découvrir les comics avec un autre regard et, qui sait, devenir un lecteur enragé… Allez savoir ! C’est ainsi que trois histoires sont arrivées jusqu’à nous : Le cercle, Bad Ass, SuperWorld. Et c’est cette dernière que je vous propose d’ouvrir ensemble aujourd’hui…

Nous retrouvons l’humanité en paix… Jadis, il y eut de gros dangers et périls pour notre planète et ses habitants, mais, heureusement, les supers héros avaient unis leur force pour installer un bouclier de protection absolue… Ils y avaient laissé la vie et, en souvenir et hommage, leurs enfants étaient protégés…

En fait, ils étaient surtout protégés parce que leurs pouvoirs faisaient peur ! On leur demandait de ne pas les utiliser et en échange, ils menaient la belle vie… Les enfants des supers héros salvateurs se laissaient donc vivre dans l’oisiveté… et le monde vivait en paix… Jusqu’au jour où…

Alors, bien sûr, pour qu’il y ait une histoire prenante, il faut que se produisent des incidents, des accidents, des évènements qui viennent perturber la vie qui semblait aller de soi… On peut imaginer que les jeunes se mettent à utiliser leurs pouvoirs, que l’oisiveté finisse par lasser, que le danger revienne menacer la terre… Tout cela, le lecteur peut l’avoir en tête, mais peut-il imaginer que se produise l’inimaginable, que soudain…

Vous l’avez compris, le scénariste ne manque pas d’imagination et le lecteur va être se voir pris au piège de la lecture et il ne pourra pas reposer le livre avant de l’avoir terminé. Heureusement, le tome 1 se lit vite. Problème, maintenant, il faut attendre le tome 2. En même temps, c’est bien la règle du roman populaire et de la bande dessinée, une publication en épisode et un temps d’attente puisqu’il y avait marqué sur la dernière page, à suivre…

J’ai beaucoup apprécié la narration graphique, le rythme de cette histoire et contrairement à certaines critiques que j’ai entendues ici ou là, le dessin et les couleurs ne m’ont posé aucun problème de lecture. Je trouve que le scénario est tellement bien ficelé que l’on entre dans l’histoire et qu’on n’arrive pas à en sortir avant la dernière page…

Le dessin est conforme aux us et coutumes des comics, les cadrages sont très bons, l’énergie dégagée par le graphisme est forte, percutante, certains gros plans excellents, les dessins pleine page sont indispensables et parfaitement placés dans la narration… Bref, je suis plutôt satisfait du résultat en tant que lecteur…

Certes, ce premier tome ne fait que poser tous les éléments et maintenant on attend avec impatience d’entrer dans le vif du sujet… ce n’est plus qu’une affaire de patience… C’est lors du tome 2 qu’il faudra confirmer, ce ne sera peut-être pas si simple, à voir !