Vends maison où je ne veux plus vivre
de Bohumil Hrabal

critiqué par Rotko, le 17 mai 2003
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
La liberté est roborative !
Voilà un recueil qui représente aux yeux du traducteur "un des plus purs chefs-d'oeuvre" de Hrabal. Mais 6 nouvelles sur 7 peuvent paraître hermétiques à un lecteur ignorant du contexte tchécoslovaque.
Pourtant" le tambour crevé" séduira le lecteur : le narrateur et son beau-frère sont des fonctionnaires obtus et épris d'ordre. Qu'un "lutin embrouilleur" vienne perturber leur prétendue logique, et le monde devient merveilleux d'invention et de cocasserie.
Cette petite parabole affirme la volonté des artistes d'échapper à la censure arbitraire et aux codes artistiques étroits. Nait alors un art libre, populaire et jubilatoire, à l'image de la vie, tourbillonnante et riche d'invention.
7 nouvelles 3 étoiles

Comment dire … ? Si ! Heureusement qu’il n’y avait que 172 pages et que les caractères sont assez gros !
Sept nouvelles. Et pas grand-chose qui me reste en tête à l’issue de la lecture. Pourtant ce « Vends maison où je ne veux plus vivre » est présenté communément comme un des chefs d’œuvre de l’auteur. C’est alors peut-être au style que je suis allergique, qui est un peu à l’écriture ce que « l’art abstrait » est à la peinture ? Propos éclatés, mélangés, mixés, bouillie à chat informe à peine intrigante ? Voici ce que, dans une postface, nous explique un certain Petr Kral :

« On remarquera, dans les textes qui suivent, l’omniprésence d’un principe qui est un ressort privilégié de toute l’œuvre de l’écrivain et qui mérite qu’on s’y arrête : le principe du montage (ou du « collage »), de la confrontation et du heurt d’évènements, d’objets, de propos fragmentaires qui, étrangers les uns aux autres, s’opposent et se complètent comme les pièces d’une mosaïque. »

« L’omniprésence d’un principe ». Le propos me fait frémir s’agissant d’un auteur dont j’ai l’intention de lire plusieurs ouvrages ! Un peu comme si je me sentais obligé de persévérer dans les allées d’un Musée d’Art Moderne, trop Moderne, et pour lequel je n’aurais pas d’affinités.
J’ai bien compris comment « les propos fragmentaires, étrangers les uns aux autres » s’opposent. Quant à se compléter ? J’ai eu du mal.
Le contexte, toujours d’après le même Petr Kral, aurait également une grande importance. Le contexte, c’est la situation, à l’époque de la Tchécoslovaquie, du moins de Prague, au sortir de l’occupation allemande poursuivi par le joug communiste – ou peut-être faudrait-il dire russe – qui avait enserré le pays dans un sinistre carcan, avec une parenthèse plus heureuse dans les années soixante. J’avoue que, là encore, je n’ai pas trop senti le rapport ?
Je n’exclus pas pour autant être passé à côté faute d’une sensibilité adaptée. Et c’est dommage … mais … ? Je suis franchement dans l’incapacité d’en dire plus, ou au moins un peu, sur ces sept nouvelles.

Tistou - - 67 ans - 3 décembre 2012