Oksa Pollock, Tome 1 : L'inespérée
de Anne Plichota, Cendrine Wolf, Eric Corbeyran (Scénario), Nauriel (Dessin)

critiqué par Shelton, le 11 octobre 2013
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Excellente adaptation !!!
Je me souviens, il y a quelques années, sous le chapiteau du livre sur la place de Nancy, alors qu’il était déjà installé place Carrière et non sur la place Stanislas, de deux femmes qui présentaient leur roman dont les deux premiers tomes étaient sortis. Elles tentaient de convaincre les acheteurs potentiels, les parents qui se promenaient là avec leurs jeunes lecteurs. A les entendre, cette histoire était tout simplement merveilleuse, fantastique, extraordinaire… Ce serait irrésistible et les lecteurs seraient aussi passionnés que ceux de la série mythique Harry Potter, d’ailleurs il n’y avait aucune raison pour que ce ne soit le même lectorat !!!

Peu y croyaient, j’ai acheté les deux romans, pas pour moi, pour ma fille qui avait à l’époque 14 ans, et depuis, chaque parution provoque une mini émeute familiale car nous sommes trois à suivre cette très bonne histoire… Cette année, toujours à Nancy, j’ai revu les deux romancières et elles étaient toutes heureuses de m’annoncer l’adaptation imminente de la série en bande dessinée. Mais j’étais déjà au courant et je savais que c’était un ami qui s’était chargé du scénario, un auteur fiable solide et expérimenté, Eric Corbeyran, tout simplement…

Dès que l’on ouvre le premier album, L’inespérée, on comprend que l’adaptation sera classique, soignée et presque parfaite. Certains diront trop parfaite tant le dessin de Nauriel est propre et fin. J’avoue que je fais partie de ceux qui aiment ce type de dessin surtout quand il colle parfaitement à l’ambiance de l’histoire…

Alors quelle est cette histoire ? Bon, je vais essayer de vous donner envie de plonger dans l’univers d’Oksa Pollock sans vous en dire trop, en gardant un peu de suspense car ce n’est, bien sûr, que le premier tome en bédé et qu’il y a déjà, si je n’ai rien raté, cinq romans de parus ! Oksa Pollock est une petite fille, d’ailleurs, dès le départ, nous assistons à sa naissance ou presque. Elle a un papa et une maman, rien de bien extraordinaire pour le moment. Là, où les choses commencent à se compliquer, c’est qu’elle a une grand-mère un peu particulière qui voit en Oksa l’inespérée, l’inattendue, la salvatrice… Mais que peut bien sauver un tout petit enfant ?

La grand-mère qui est décidément un drôle de personnage semble venir d’une autre terre, d’un autre univers où seraient restés des prisonniers d’une sorte de dictature cruelle… Oksa peut sauver ceux qui sont restés là-bas, du moins Dragomira en est persuadée… Attention, cette femme n’a pas été victime d’une insolation, car effectivement elle est accompagnée de personnages étonnants et inhabituels, elle a des pouvoirs bien réels et son fils, Pavel, le père d’Oksa, la prend très au sérieux… quant à la petite, elle devient une adolescente qui découvre que dans certaines conditions elle peut faire preuve de pouvoirs pour le moins surnaturels…

Oui, il va falloir vous y mettre et comprendre que cette famille vient d’Edifia, un monde invisible mais pas si lointain et que seule Oksa peut y guide sa famille…

C’est aussi dans ce premier volume que vous allez découvrir, entre autres, Gus, celui qui sera le meilleur ami d’Oksa, et qui n’a aucun pouvoir magique…

J’aime beaucoup l’adaptation de la série romanesque en bande dessinée et comme les romancières en sont, elles-aussi, satisfaites, il y a tout lieu de croire qu’elle est fidèle à l’esprit de la série…

Quant au fait de savoir si cela ressemble ou non à Harry Potter, mon avis est tranché. Certes, nous sommes bien dans du fantastique, dans de la littérature jeunesse, mais cela ne donne pas plus de ressemblance en les deux œuvres qu’il ne peut y en avoir entre les poèmes de Villon ou ceux de Chénier, pourtant ce sont bien des poèmes à chaque fois… Bon, n’allez quand même pas croire que je compare les auteures de ces deux séries à ces poètes. Il s’agit bien d’œuvres complètement différentes mais je voulais juste faire comprendre que rapprocher les deux, au-delà du constat du genre, n’a aucun sens, du moins à mon avis…

Bref, vous l’aurez compris, il y aura des inconditionnels et des récalcitrants, mais qu’importe, il en faut pour tous les goûts…