Leurs vies éclatantes
de Grégoire Polet

critiqué par Sundernono, le 10 octobre 2013
(Nice - 40 ans)


La note:  étoiles
Paris, place de Saint-Sulpice
Paris, place de Saint-Sulpice, une semaine du mois de Mai. Autour de ce lieu gravite une galerie de personnages que l’on va suivre durant sept jours. Leurs histoires, leurs parcours, leurs rencontres sont autant de faits qui vont les amener à se croiser sans se voir, se connaître même si de nombreux fils invisibles semblent les réunir, comme si cette comédie que l’on appelle la vie n’était qu’un tissu de liens qui se tissent, se nouent et se défont au grès des vents et des courants de nos existences.

Troisième roman de Grégoire Polet, Leurs vies éclatantes dresse ainsi le portrait d’une vingtaine de personnages dans des moments déterminants de leur vie. Je pourrais d’ailleurs parler plus en détails de ces protagonistes auxquels il est difficile de ne pas s’attacher mais résumer ce roman sans trop en révéler aux futurs lecteurs est une tâche vraiment trop ardue. Je pense sincèrement qu’il est préférable de découvrir par soi-même ce roman qui mérite que l’on si attarde.

Vous aurez donc compris que j’ai grandement apprécié cette lecture et ce pour diverses raisons. Tout d’abord son auteur qui m’avait enthousiasmé avec Excusez les fautes du copiste et dont ce livre constitue en quelque sorte une suite puisque l’on y retrouve le fameux copiste en question et sa fille, Isabelle.
Grégoire Polet possède une plume élégante et soignée. Ses réflexions sur l’art me plaisent et j’abonde bien souvent dans son sens. L'aspect cinématographique du roman dans un style assez descriptif immerge littéralement le lecteur dans un Paris décrit avec amour. Chaque subtilité de nos existences est savamment captée par l’auteur, la beauté d’un paysage embelli par la luminosité du ciel, les bruits et les couleurs de notre environnement, les odeurs, les attitudes, les gestes de nos contemporains. Combien de fois ne me suis-je pas imaginé à Paris, posé à une terrasse de café observant Arnaud et Maud pendant que Jimmy joue de son saxophone sous les yeux de Nour , Annabelle dégustant une barre chocolatée au coin d’une rue…
Oui, clairement ce roman m’a embarqué.

La construction du roman elle aussi est intéressante avec ce jonglage incessant d’un personnage à l’autre mais le tout en évitant une certaine confusion inhérente à ce genre de récit. Les réflexions sur l’amour, la création, l’art en général, la société donnent de la hauteur au récit mais sans tomber dans la pédance à la manière d’une Muriel Barbery affreusement agaçante.

Un roman qui se lit avec une grande délectation, assurément un coup de cœur !