Génération champ d'honneur de Laurent Guillemot

Génération champ d'honneur de Laurent Guillemot

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire , Sciences humaines et exactes => Essais

Critiqué par JulesRomans, le 14 octobre 2013 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 65 ans)
La note : 9 étoiles
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Génération sacrifiée

Le monument aux morts de la commune d’Auriat est d’une banalité à faire pâlir Manounou l’épouse sénégalaise de Ribouldingue, pour faire allusion à la quantité de jeux de mots ( humoristiques au moins pour l’époque) de ce type dans "Les Pieds-Nickelés s’en vont en guerre" récemment rééditées. La partie supérieure de l'édifice est en forme d’obélisque, feuille de laurier et croix de guerre sont gravées sur son fût. Il porte la mémoire de 37 poilus morts durant la Première guerre mondiale. Pour un village de 539 habitants à la déclaration de guerre, on est dans l’ordre du double de la proportion de morts au niveau de l’hexagone et un peu plus de la moitié au-dessus de la moyenne pour le département de la Creuse.

Laurent Guillemot commence par nous présenter la commune d’Auriat à la Belle Époque et nous touche un mot de ce qu’elle est aujourd’hui. Il met en exergue un fait resté en mémoire, le 11 novembre 1918 le sonneur de cloche a décider d’opter pour le glas, ses paroles reconstituées furent :

« Il y a eu trop de malheurs pour qu’on se réjouisse. Et puis, toutes ces femmes qui n’ont plus d’hommes, tous ces enfants qui n’ont plus de père ». (page 12)

Rappelons qu’ailleurs en France, les cloches furent sonnées le 11 novembre à la volée, comme pour une messe ou un mariage.

Il nous est livré tout d'abord une courte chronologie de la guerre, des informations précieuses non seulement pour ce livre mais pour la lecture d’autres sur les armes, la composition des unités (pour toutes les armes, sauf la marine) et les grades. On parle toutefois alors plutôt de sergent-major que de sergent-chef, Laurent Guillemot (né en 1950) aurait dû se rappeler du nom de sa plume sur les bancs de l’école primaire.

De Jean-Baptiste Berland, premier mort au combat le 23 août dans la Meuse à André Chaumeny blessé en Belgique début novembre 1918 et décédé chez lui en Creuse le 22 mars 1919, nous est contée la Grande Guerre de chaque Auriat qui y a laissé sa vie. Les journaux de marche des régiments successifs servent d’ossature pour cela, avec un joli travail de réécriture. En italique l’auteur a rajouté des épisodes qu’il a pu déduire d’autres documents ou des informations en rapport avec la biographie, ainsi page 134 est évalué le nombre de disparus français à 252 000.

Les index sont nombreux et pour les personnes ne renvoient pas qu’aux habitants de ce village creusois, ainsi y trouve-t-on Théodore Botrel, cité page 268 dans le corps de l’ouvrage pour avoir donné un récital au 126e RI le 20 mai 1918 en Italie. Treize cartes géographiques sont présentées et il faut souligner ce nombre et la qualité d’informations qu’elles apportent.

Seuls bémols, on aurait aimé trouver de qui est l’illustration de première page de couverture et nous est inconnue l’image du monument aux morts de ce village. Sa reproduction, très difficilement accessible sur internet, ne se voit que là http://memorial-genweb.org/~memorial2/html/…

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