Ma grand-mère russe et son aspirateur américain
de Meir Shalev

critiqué par Tistou, le 7 octobre 2013
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Exotique, le titre !
Exotique et en même temps … bien descriptif du corps du roman. Un roman qu’on pourrait penser en bonne partie autobiographique.
Le narrateur, israélien, évoque une figure particulièrement attachante de sa parenté ; sa grand-mère, une pionnière émigrant de Makarov, en Ukraine au tournant du XIXème siècle pour mettre en valeur la Terre Promise. Tonia, puisque c’est d’elle qu’il s’agit possède, outre un fichu caractère, un souci démoniaque, confinant pour le moins à la maladie, de la propreté. Parallèlement, en ces temps de pionniers où il fallait se dévouer pour la cause et quasiment donner son corps pour l’avenir d’Israël, elle a un beau-frère qui a commis le crime impardonnable de ne pas rester en Israël pour y vivre comme un damné mais d’émigrer en Amérique et d’y faire fortune. Pas rancunier cet « oncle Yeshayahou » tente tout pour renouer avec son frère et sa famille (donc la fameuse Tonia) mais rien n’y fait ; ses courriers ne sont pas ouverts, l’argent qu’il expédie lui est renvoyé.
De là son plan machiavélique pour obliger son frère à accepter quelque chose en ces temps de dénuements tragiques du petit Israël et de technologie triomphante au pays de l’Oncle Sam. L’aspirateur a fait son apparition depuis peu et l’oncle Yeshayahou va en expédier un, dans un pays où la chose est encore largement inconnue, à l’attention de Tonia, tablant sur le fait qu’une telle maniaque de la propreté ne pourra que craquer …
De fait elle commence par craquer. Mais il n’avait pas tout prévu. (et ne comptez pas sur moi pour vous éclairer !) C’est ce que Meir Shalev va nous raconter, mettant à jour ce faisant les particularismes de la (des) société israélienne, contrairement à ce qui se passe par exemple avec un autre de ses ouvrages, « Le pigeon voyageur », à l’ambition plus universelle et moins ethnocentré.
C’est tendrement raconté et fait passer un bon moment. C’est un peu du temps béni de l’enfance de Meir Shalev qui transparait là.

« Et comment cela s’est-il terminé ? Le sweeper a bel et bien disparu, de même qu’Abigaïl. La chope de bière léguée par grand-mère Tonia s’est brisée. La baraque en bois, la buanderie, la couveuse pour poussins, l’ « excellente douche » aménagée dans l’étable et l’étable elle-même, tout cela a été rasé. Les outils fabriqués par l’oncle Yitzhak se sont retrouvés dans un musée où ils ont été détruits par un incendie. La maison de grand-mère a été louée et je n’y ai plus remis les pieds. »
l'humour? 2 étoiles

Un livre facile à lire, mais quand on lit sur le dos "écrit avec beaucoup d'humour...."je n'ai pas le même sens d'humour sûrement. Je ne l'ai pas fini, j'ai lu la moitié, lu que la grand-mère était très propre pendant je ne sais pas combien de pages et ça m'a suffit.

Joanna80 - Amiens - 67 ans - 9 octobre 2013