La soupe aux épices
de Gaëlle Perret, Elodie Balandras (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 10 novembre 2013
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Qui trop embrasse mal étreint
La mère du héros tient un restaurant dans le port de Cancale en Bretagne et elle envoie son fils chercher seul en bateau plusieurs épices autour du monde. Presque à chaque fois une double-page de texte suivie d’une double-page d’illustration amène une petite aventure qui suscite l’envoi d’une carte postale au contenu poétique en direction de sa famille.

La première étape est Mazagan dont le nom ancien est el Jadida, un port marocain afin de se procurer du coriandre et du cumin. Suivent des arrivées à l’aller dans l’île de Nosy Bé (près de Madagascar) pour la vanille, à Zanzibar pour le gingembre, aux îles Maldives où il joue au football avec des enfants de son âge, au Kérala en Inde pour la cardamome, au Sri Lanka pour la cannelle, au Vietnam pour de la badiane, aux Moluques pour la noix de muscade. Au retour il y a un passage à Bali avec du clou de girofle, l’île Maurice avec le poivre vert, Salvador de Bahia avec la noix de coco, à Grenade avec le piment oiseau.

En Tanzanie, il découvre un singe qui s’est glissé dans son sac et il poursuit le voyage en sa compagnie, au Vietnam il embarque une fillette sur son bateau enfin dans les Antilles des tortues l’aident à la demande de la déesse de la mer Yémenja qui a décidé de le protéger. Avec ces nombreuses épices, la mère cuisine une soupe aux cinq parfums.

Une double-page explique qu’une poudre aux cinq parfums peut avoir plusieurs compositions et ce qui compte est d’avoir ensemble les saveurs sucrée, salée, aigre, amère et épicée. Une autre double-page propose de réaliser une soupe aux cinq parfums avec poireau, pomme de terre et sachet de poudre d’épice commercialisé dans les boutiques d’Olivier Roellinger chef cuisinier breton.

Le contenu est hésitant : les aventures tiennent plutôt du côté réaliste mais le mystère renvoie au conte avec la déesse de la mer Yémenja. Le texte est globalement très copieux pour un album (car partie documentaire et fiction sont à part égale), par ailleurs le vocabulaire a été adapté à un jeune lectorat. Cet album veut faire passer de nombreuses connaissances à chaque étape dans le récit, l’exercice me semble périlleux en fiction. Je ne suis pas sûr que l’enfant prenne beaucoup d’informations au final ni qu’il trouve très passionnantes les aventures du petit héros. Le graphisme a par contre de grandes qualité d’expressivité et la dominante de teintes renvoie aux couleurs des épices.