Le Temps d'apprendre à vivre
de Jacques Verdier

critiqué par Tistou, le 21 septembre 2013
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Apprentissage d’une vie d’homme et rugby
Comment douter qu’il va être – au moins en partie – question de rugby s’agissant d’un roman de Jacques Verdier, le directeur de Midi Olympique, la référence, l’hebdo du rugby ?
Bien sûr. Mais pas seulement. Du moins de manière incidente, car il s’agit avant tout d’un roman sur le passage d’un jeune homme au statut d’homme. Il se trouve que ce jeune homme est rugbyman, d’où l’incidence.
Oui, Alexandre est un jeune rugbyman (22 – 23 ans), promis à un bel avenir rugbystique au poste d’ouvreur, au sein d’une équipe du top niveau du Sud-Ouest. De top niveau mais pas trop riche d’où des tractations financières entre le Président du club et Alexandre qui font apparaître sa fragilité et son immaturité.
Surtout, Alexandre va être marqué par sa rencontre avec Gabriella, une jeune femme de son âge qui s’avère être la maîtresse de … son Président de club, justement. (A cet égard, sans vouloir être naïf et connaissant l’expertise de Jacques Verdier en matière rugbystique, ça laisse songeur sur les mœurs des Présidents de club !)
Si Alexandre est encore fragile – et un aperçu sur ce qu’il a vécu depuis l’enfance nous donne des pistes de compréhension – Gabriella l’est tout autant sinon davantage. Et ces deux là vont se trouver, se reconnaître, avec le Président au milieu …
La suite est l’histoire telle que Jacques Verdier l’a imaginée, qui n’intéressera pas que les aficionados de rugby (déjà dit). Une belle histoire humaine, pas simpliste et cohérente psychologiquement.
Et puis il y a ponctuellement l’amour du pays du Sud-Ouest, des Pyrénées notamment, qui fait surface et qui donne matière à de beaux passages.
Au bilan Jacques Verdier se révèle un romancier conforme à l’éditorialiste de « Midi Olympique » (je suis lecteur), dans une veine humaniste, chaleureuse, aux antipodes des préoccupations matérialistes modernes.