Les vacances de monsieur Dupont. suivi de Eux. Quand les poules avaient des dents. Sur la planète Mars
de Maurice Renard

critiqué par Hexagone, le 12 septembre 2013
( - 53 ans)


La note:  étoiles
Avant Jurassic Park !
Pierre Magnan disait a peu près ceci , quand un auteur meurt plus personne ne le lit et il disparaît définitivement.
J'ai bien peur que Maurice Renard image parfaitement cette phrase du créateur du commissaire LAVIOLETTE.
Les vacances de M. Dupont, illustre encore une fois le grand talent du maître du scientifique merveilleux comme on disait, avant de l'appeler science fiction.
M. Dupont honnête commerçant de cycles et machines à coudre, boulevard Sébastopol à Paris, après 20 ans de labeur sans vacances décide de se rendre chez un ami de longue date.
Aux Ormes, il retrouve cet ami singulier qui se passionne pour la paléontologie.
Les vacances sont dépaysantes et plaisantes, on fouille, on reconstitue des squelettes d'iguanodon, on disserte avec toute l'éloquence de cette époque.
Soudain une chaleur accablante s'abat sur la région, des porcs disparaissent, des cris retentissent dans la vallée, des arbres sont retrouvés dénudés de leur feuillage.
Qu'en inférer ?
On ne peut plus réfuter la réalité, des mégalosaures se sont réveillés, des oeufs ayant été conservés dans le sous-sol, à l'instar de ce blé égyptien retrouvé et toujours fertile 4000 ans après sa récolte, sous les effets combinés de la pluie et de la chaleur les oeufs de dinosauriens vont éclore pour donner vie à des dinosaures
L'iguanodon se manifeste, intrigue, épouvante, c'est sans compter sur la passion qui anime notre paléontologue.
Une nuit l'iguanodon s'approche de la propriété, Chambertain se positionne à sa fenêtre pour mieux observer ce spécimen.-
Sa curiosité animée d'une passion dévorante va funestement lui coûter la décapitation d'un coup de mâchoire dinosaurienne.
Dupont collé contre le mur de la chambre se retrouve nez à nez avec la bestiole qui lui lape le visage de sa langue monstrueuse.
Hypnotisé, fasciné par l'extraordinaire de la situation il parvient à se défaire du charme.
Déterminé et en compagnie du curé il décide d'abattre le monstre.
Les voilà en quête de l'iguanodon qu'ils retrouvent mort ayant dû affronter un archéoptéryx lui-même conservé et réveillé par les combinaisons hasardeuses du climat.
Ce dernier restera introuvable et aura certainement migré vers d'autres contrées pour y semer, à n'en pas douter, le trouble.
70 ans avant on pense évidemment à Jurassic Park que j'ai lu avec nettement moins de plaisir, tant la prose de Renard est sublime et ne manque d'aucun intérêt.
Maurice Renard a une plume délicate, habile à mettre en place des situations merveilleuses , sans artifice, nimbée de morale religieuse ponctuant des réflexions sur le destin de l'homme face à ces situations, un régal de lecture.