Novembre
de Gustave Flaubert

critiqué par Maufrigneuse, le 30 août 2013
(Saulieu, Bourgogne - 35 ans)


La note:  étoiles
La première fois de Flaubert
« Novembre » est un récit d'une centaine de pages que Flaubert écrit à l'âge de 21 ans mais qui ne sera publié pour la première fois qu'après sa mort. À caractère autobiographique, bien que l'auteur se refuse à le dire, on y découvre les joies et les tristesses du jeune auteur, notamment à travers sa première expérience de la sexualité, sans doute à l'âge de 18 ans.
Le style est déjà précis et maîtrisé, le vocabulaire riche et l'expression des sentiments juste et sensible. De nombreux thèmes et personnages présents dans « Novembre » préfigurent les grands romans de l'auteur. Il fait ainsi preuve dans cet ouvrage d'une remarquable précocité.
C'est un texte qui permet de mieux connaître Flaubert, ou du moins de le connaître différemment. C'est un réel plaisir que de parcourir au côté de ce monument de la littérature française un petit bout du chemin qui mène à l'âge adulte, avec ses peurs et ses désirs. Il s'agit donc d'une très belle porte d'entrée dans le monde de Flaubert, à emprunter à mon avis par les jeunes lecteurs avant de se lancer dans la lecture des titres les plus connus.

Voici le premier paragraphe :
« J’aime l’automne, cette triste saison va bien aux souvenirs. Quand les arbres n’ont plus de feuilles, quand le ciel conserve encore au crépuscule la teinte rousse qui dore l’herbe fanée, il est doux de regarder s’éteindre tout ce qui naguère encore brûlait en vous. »
Et un autre :
« Oh ! la belle nuit ! il faisait chaud ! j’arrivais à sa porte tout en sueur, il y avait de la lumière à sa fenêtre ; elle veillait sans doute ; je m’arrêtai, j’eus peur, je restais longtemps ne sachant que faire, plein de mille angoisses confuses. »