Dictionnaire du livre de jeunesse
de Isabelle Nières-Chevrel, Jean Perrot

critiqué par JulesRomans, le 26 septembre 2013
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Ne pas confondre abécédaire et dictionnaire
Le "Dictionnaire du livre de jeunesse" arrive après que le seul outil en français à visée globale sur le sujet, quoique d’ambition plus modeste, soit paru il y a près de 40 ans, sous la signature de Marc Soriano. Cet ouvrage " Dictionnaire du livre de jeunesse" aussi intéressant soit-il a ses limites du fait qu’en près de 1000 pages de surface importante (16,5 cm x 25 cm) sans être extraordinaire, on désire parler tant d’auteurs ou d’illustrateurs, d’éditeurs, journaux que même de machines comme la lanterne magique et parfois de sujets (comme les histoires à faire peur ou la religion dans les livres pour les jeunes). Quoique les auteurs étrangers les plus traduits (comme Enid Blyton ou Astrid Lindgren) soient présents, il s’agit essentiellement ici de dresser un panorama de la littérature francophone européenne sur la longue durée en gros de Fénelon au tout début du XXIe siècle.

Si le contenu des notices fournies sera une réponse à un désir de connaître l’essentiel sur le point cherché, les références aideront à fouiller un peu plus la question, toutefois celles-ci étant en nombre restreint et d’une valeur modulable au niveau de la vulgarisation ou de la recherche aucun texte n’atteint un objectif encyclopédique. Selon l’importance relative de l’écrivain ou du sujet, l’auteur de la notice avait droit à un espace maximum et un nombre donné de références, aussi Nic Diament (comme d’autres) ont dû faire l’impasse sur certaines informations.

Un certains nombre de textes fournis par Nic Diament sont la reprise sous forme plus concise des notices qu’elle avait données pour son "Dictionnaire des écrivains français pour la jeunesse 1914-1941", sans y intégrer des informations intéressantes parues depuis 1990. Par exemple pour Lily Jean-Javal, le contenu de la référence rajoutée de 1995 apporte des précisions biographiques, alors que d’autres textes récents mentionnent des choses importantes, y renvoyer aurait été précieux.

Vu que les notices fournies datent de cinq ans, des références parues depuis quelques années et des compléments s’avèreraient déjà utiles à la sortie du "Dictionnaire du livre de jeunesse". Ceci à la fois sur des écrivains reconnus depuis longtemps et des auteurs qui depuis 2008 ont trouvé une confirmation de leur talent, ainsi Didier Jean et Zad sont absents alors que les ouvrages qu’ils réalisent ensemble approchent le chiffre de 50, des auteurs de la Joie de Lire comme Albertine et par ailleurs Barroux (qui n’a pas travaillé que pour cet éditeur) sont également inconnus ici. Parmi les illustrateurs célèbres décédés, on regrette que Ray-Lambert, heureusement cité en tant qu’illustrateur de livres de certains auteurs de littérature de jeunesse à qui sont consacrés une notice, n’ait pas trouvé place là.

Quand on manque d’illustrations, on pourrait éviter d’en donner, plutôt que de penser que parce qu’on est professeur émérite et un des responsables scientifiques de l’ouvrage, on ne vérifiera pas la pertinence de l’image fournie (" Le Journal de Guignol" est un journal pour adultes de Lyon, que l’on peut d’ailleurs lire ici http://collections.bm-lyon.fr/PER003258). Par ailleurs, avant d’employer des formules toutes faites comme "aux marches du Poitou" pour le village de Pougne-Hérisson, on pourrait regarder sur une carte et on verrait que cette localité est une des plus centrales de l’ancienne province du Poitou. Cependant on peut grandement remercier la rédactrice de cette notice d’avoir mis en valeur le travail du conteur Yannick Jaulin.

Il sort de manière concomitante "L'ABCdaire illustré de la littérature jeunesse" de Jean-Paul Gourévitch, nous en avons parlé aussi.