Marie-Hélène au mois de mars de Maxime-Olivier Moutier

Marie-Hélène au mois de mars de Maxime-Olivier Moutier

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Libris québécis, le 29 août 2013 (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans)
La note : 7 étoiles
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Mourir d'amour

Maxime-Olivier Moutier a écrit un roman autobiographique qui explique comment l’infidélité de son amante Marie-Hélène l’a mené au suicide un certain dimanche du mois de mars. Sauvé de la mort par celle-là même qui l’a trompé, il est conduit à sa demande à l’hôpital psychiatrique Saint-Vincent-de-Paul sis à Sherbrooke où il étudie. Il s’agit donc de l’histoire d’une déloyauté, dont le héros de 23 ans à l’époque ne peut faire le deuil.

Pendant son hospitalisation volontaire, Maxime tente de mieux saisir l’origine de son instinct suicidaire. Il remonte la filière familiale afin de décortiquer le modus operandi des siens. Issu d’immigrants français venus s’installer à Montréal, il réalise que sa jalousie maladive repose sur les brisures qui ont façonné le comportement du clan Moutier. Marqué par un grand-père trahi par sa femme et par la France en débandade lors de la Deuxième Guerre mondiale, le héros de ce roman a offert sa vie pour rompre, bien inconsciemment, le maillon des trahisons qui ont frappé sa famille. L’analyse des tenants et des aboutissants de cette dynamique transcende les causes du suicide raté de Maxime. On perçoit aussi toute l’éducation qu’il a reçue. Elle se rattache discrètement à la civilisation judéo-chrétienne, dont le message d’espérance surgit après la tempête. Comme le Christ, il voudrait connaître sa transfiguration sur le mont Thabor pour ressusciter l’amour de Marie-Hélène.

Alternant entre le moment présent et l’antériorité, ce roman ressemble à un témoignage livré dans une langue presque clinique à l’instar de celle des professionnels des milieux psychiatriques. L’absence de lyrisme n’empêche pas de ressentir toutes les souffrances d’un jeune qui élève par l’écriture le vécu au rang de la fiction parce que, quelque part, elle se projette dans une intemporalité salvatrice. C’est poignant au point que, chez les étudiants, ce roman est devenu une œuvre culte tellement elle reflète leurs préoccupations existentielles.

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