Fleurs de Paris
de Michel Zévaco

critiqué par CC.RIDER, le 23 août 2013
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Proche des "Mystères de Paris"
A Paris, au début de l'autre siècle, Lise et Georges Meyranes, deux jeunes gens d'un milieu très populaire, viennent de convoler en justes noces. Ils ont invité quelques voisins et amis à leur modeste mariage. Mais au moment des voeux de bonheur et des chants de fin de repas, on frappe à la porte. C'est la police qui vient pour arrêter le jeune marié, lequel serait un dangereux malfaiteur qui aurait pris une fausse identité pour mieux tromper son monde...
Ainsi s'engage un roman fleuve de 76 chapitres navigant entre « Rocambole », « Les Mystères de Paris » et le « Boulevard du crime ». Publié en 1921, ce roman posthume de Michel Zévaco aborde un genre totalement différent de son habituelle production de « cape et d'épée », celui du roman noir, de la tragédie mélodramatique et surtout celui du roman social. Le lecteur y trouvera une inspiration proche de celle d'Eugène Sue tant la ressemblance est grande entre les deux oeuvres sans qu'on puisse parler de plagiat, mais plutôt de pastiche. Proche également de l'esprit d'un Zola ou d'un Hugo (Les Misérables, bien sûr). Mais que de mauvais sentiments, que de crimes, que d'enlèvements, de disparitions, de séquestrations, d'abandon d'enfants, de duels, d'adultères et même de parricides ! Fort peu de personnages positifs en dehors de Rabastens, le jeune journaliste ambitieux, avatar de l'auteur et des trois malheureuses jeunes femmes, nouvelles Cosette ou Fleur de Marie. La description de l'aristocratique famille d'Anguerrand est brossée au vitriol. On sent un peu trop la démonstration et le parti pris négatif de l'auteur contre ce corps social particulier. Les personnages du petit peuple, Zizi Panpan, La Merluche, Biribi, bien campés sont assez peu sympathiques. Beaucoup trop manichéen pour notre époque remplie de doutes et d'incertitudes, ce roman a pas mal vieilli. Cependant les situations improbables, les coups de théâtre à répétition, les rebondissements « abracadabrantesques » maintiennent un intérêt constant et permettent une lecture toujours aussi passionnante et aussi divertissante en dépit de tout le reste. Quelle imagination débridée que celle de Michel Zévaco !