XY
de Sandro Veronesi

critiqué par Aliénor, le 21 août 2013
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Mystère et religion
Dans le petit village de San Giuda, situé dans les montagnes du nord de l’Italie et totalement isolé, les habitants sont tous de famille plus ou moins éloignée. Ils vivent entre eux, coupés du monde, mais le monde entier va bientôt connaître le nom de ce bourg où un massacre a été commis. Dix personnes sont mortes et un enfant a disparu, lors d’une tuerie qui dépasse l’entendement. A tel point que les autorités, devant leur incapacité à expliquer l’inexplicable et leur crainte d’effrayer la population, vont opter pour un mensonge et une version officielle parlant d’attentat terroriste.

Tous les ingrédients semblaient ici réunis pour un thriller aux allures fantastiques. Des morts incompréhensibles, toutes violentes et de natures différentes, au pied d’un arbre ayant pris la couleur du sang de toutes ces victimes innocentes unies par le hasard dans un destin étrange et effrayant.
Mais tel n’était pas le dessein de Sandro Veronesi en écrivant ce roman, dont le personnage principal est un prêtre. Il est ici question de foi, de Dieu et du Diable, et ceux qui dans cette lecture attendraient des réponses à tous ces mystères ne pourraient qu’être déçus.

Déçue je l’ai d’ailleurs été, ou plutôt gênée par les idées qui sous-tendent la fin du roman, au moment où le deuxième personnage principal, une psychologue venue en aide aux villageois, donne une explication à l’étrange chose qui lui est arrivée en même temps qu’avait lieu le massacre. Cette femme s’est en effet réveillée baignant dans son sang, constatant qu’une cicatrice vieille de quinze ans s’était réouverte dans son sommeil. L’explication qu’elle finit par mettre sur ce fait, en même temps que le prêtre lui donne son explication du massacre de San Giuda, m’a déplue. Ne voulant pas dévoiler le terme de l’intrigue je n’en dirai pas plus, mais clairement je n’ai pas aimé la notion de faute commise, sur laquelle le roman s’achève.