Quattrocento de Stephen Greenblatt

Quattrocento de Stephen Greenblatt
(The swerve)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Philosophie , Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par Fredericpaul, le 28 juillet 2013 (Chereng, Inscrit le 19 mai 2013, 62 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (11 781ème position).
Visites : 5 119 

La flamme de l'épicurisme de s'éteindra pas

Quattrocento narre la découverte par un humaniste - Le Pogge - du De rerum natura de Lucrèce.
Le texte nous fait voyager entre deux époques : le début du XXème siècle et le Ier siècle avant notre ère. Nous y voyons comment on y vivait mais surtout comment on y pensait.
Bien que traitant d'une matière possiblement aride : le destin d'un livre et le cheminement des idées qui y sont contenues, on ne s'ennuie jamais. La vie du Pogge se révèle intéressante, et la destinée de la philosophie épicurienne de Lucrèce passionnante.
c'est instructif sans être pédant et profond sans être abscons.
Si j'avais pu lire un tel livre plus jeune, je me serai sans doute mis au latin......
Monsieur Greenblatt est un excellent pédagogue doublé d'un grand conteur.

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Grand cru !

8 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 27 mai 2017

La complexité de l'écriture, le stockage de l'écrit, sa conservation, son recopiage, ses altérations, ses déménagements au fil de l'Histoire, ses disparitions explicables ou mystérieuses. Tout cela est parfaitement écrit (et documenté). Mille ans ? Comment conserver un texte si longtemps sans imprimerie, au gré des copistes, des pillages, des incendies, des parasites, de l'humidité... et j'en passe.
Voici le décor.
Puis voilà notre héros. Il se nomme Le Pogge. Il cherche ces textes oubliés et surtout un poème de Titus Lucretius qui naquit en -94 et se suicida à l'âge de 44 ans. Nous sommes au début du XVème siècle. Un pet de travers peut vous mener au bûcher mais Le Pogge persiste à retrouver « de rerum natura », ce poème de Lucrèce qui dit tout le contraire de la morale et de la « bonne pensée ».
Question poème, ne nous méprenons pas ! Pas vraiment la taille d'une poésie de Jacques Prévert... : « de la nature » n'est pas une lecture facile, il est composé de sept mille quatre cents vers de seize syllabes, la forme choisie par les poètes latins ; Virgile et Ovide, lesquels imitaient Homère. La langue est souvent difficile, la syntaxe complexe et l'ambition intellectuelle considérable.
Lucrèce parle en fier et libre penseur. Il dit que l'existence n'a ni fin ni but ; elle est soumise à un processus de création et de destruction gouverné par le hasard. Lucrèce écrit le contraire de toute forme de religion... Nous sommes en l'an 1417. L'inquisition a de beaux jours devant elle, le fanatisme religieux est à peine en gestation. Le pire reste à venir, mais il reste un espoir, un remède... LE LIVRE !

Quattrocento n'est pas un roman, il est plutôt à classifier dans les récits historiques. Parfaitement documenté, porteur d'un message puissant mais assez difficile à lire, il donne, une fois terminé, le sentiment d'une victoire. Impossible de savoir qui est le vainqueur ou le vaincu mais quelque chose de puissant, de grandiose se joue dans cette lecture.
Pulitzer 2012. Un grand cru.

Magnifique

9 étoiles

Critique de Yossarian (, Inscrit le 6 février 2013, 63 ans) - 9 février 2017

Est-ce un roman qui se lit comme un livre d'histoire ou un essai historique qui se lit comme un roman ? Nous assistons aux tribulations du Pogge, érudit italien, à travers l'Europe de la Renaissance avec son lot de querelles théologico-philosophiques. Il est sur les traces du manuscrit du De Rerum Natura de Lucrèce qui fera découvrir l'épicurisme latin à ses contemporains et aux générations futures. Ce livre est extrêmement bien documenté et se lit avec autant d'aisance que des romans comme Le Nom de la Rose ou Le Maître de Garamond. Il intéressera tous les passionnés de bibliophilie, d'humanisme et de Renaissance. Brillantissime !

Le retour de l'épicurisme, une philosophie qui dérange

7 étoiles

Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 47 ans) - 2 avril 2014

Il ne s'agit pas ici d'un roman mais plutôt d'un travail de recherche centré sur la découverte par un humaniste du XVème siècle d'une copie de "De rerum natura" de Lucrèce. On s'approche bien plus du documentaire historique que de l'histoire romancée.
Pour le reste, les sujets abordés sont passionnants : comment une œuvre essentielle peut elle disparaitre plusieurs siècle puis réémerger? En quoi cette œuvre a t-elle contribué à la Renaissance? Quels sont les contextes politiques, scientifiques et intellectuels de son écriture et de sa réapparition?
De nombreuses citations et références. Parfois un peu aride mais bien écrit. Un ouvrage pour qui s'intéresse à l'histoire des idées et la diffusion de la connaissance.

brillant!

9 étoiles

Critique de Sottovoce (Bruxelles, Inscrit(e) le 19 février 2004, - ans) - 8 août 2013

L'auteur considère que la découverte de Poggio Bracciolini est essentielle et constitue le début de la Renaissance et le développement de la Libre Pensée.
Le livre de Lucrèce influence les esprits éclairés des siècles à venir, notamment Montaigne et Machiavelli et propose une version moralisée du principe de plaisir.
Lucrèce a le mérite de chercher à libérer les hommes de l'angoisse existentielle que leur cause la crainte des dieux et la peur de l'au-delà. Pour lui le monde est le fruit du hasard et de la nécessité, donc pas de créateur....
Fluide et facile à lire, passionnant comme un roman.

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