Les masques du héros
de Juan Manuel de Prada

critiqué par CptNemo, le 1 avril 2003
(Paris - 50 ans)


La note:  étoiles
Une des plus grandes révélations des 10 dernières années
Attention Chef d'oeuvre. En attaquant ce livre je me doutais bien qu'il fallait s'attendre à quelque chose d'exceptionnel mais j'étais loin d'imaginer un tel roman.
L'intrigue est difficile à résumer mais essayons : le livre se passe à Madrid dans le premier tiers du 20ème siècle (de 1908 à 1936 pour être précis) dans le milieu de la bohème littéraire. L'auteur raconte l'opposition entre deux hommes, d'un côté Pedro Luis Galvez, poète très doué mais accablé de misère. Celle-ci l'amène à commettre vols et escroqueries en tous genres.
De l'autre Fernando de Navales, arriviste, aspirant à faire une carrière littéraire il aura un rôle important dans un théâtre madrilène et plagiera les oeuvres de Pedro Luis de galves.
Entre ces deux hommes que tout oppose et pourtant si proches défile tout un cortège de personnalités et d'auteurs de l'époque, plus ou moins célèbres dont Bunuel, Dali, Garcia lorca...
Ce thème original sert de trame à un roman fleuve truculent et baroque, rempli d'images et de scènes mémorables et pleines d'invention. On est complètement absorbé par ce livre en tout point extraordinaire servi par un style totalement incroyable à la fois émouvant, satirique, douloureux, noir, violent, drôle ... Les sentiments se mélangent et la prose très riche de Juan Manuel de Prada
nous emporte avec une force incroyable.
Certainement un des plus grands romans que j'ai lu ces derniers temps et en plus c'est le premier roman d'un auteur de 25 ans. A mon avis si Prada continue comme ça, un jour il va finir avec un prix Nobel.
A lire ABSOLUMENT.
Un autre avis... 5 étoiles

Je ne prétends en rien avoir raison, mais je ne suis pas arrivé à la fin de ce livre. J'ai arrêté à la page 126...S'il est vrai que la langue de de Prada est superbe, il n'empêche que je ne suis pas arrivé à entrer dans l'histoire. J'avais nettement l'impression de lire un ouvrage sur l'histoire de la littérature espagnole de cette époque, en ne connaissant pas le quart des auteurs cités. Cela a émoussé mon intérêt ! Si je connaissais Dali, Lorca et quelques autres personnages cités, il n'en allait vraiment pas de même pour un bon nombre des autres et cela m'a lassé.
Je reconnais cependant de très grandes qualités d'écriture à de Prada dont j'ai bien aimé "La tempête". Je viens d'ailleurs d'acheter son dernier livre "Les lointains de l'air" que je n'ai pas encore commencé. A propos d'auteur espagnol, je préfère quand même Munoz Molina et surtout son "Beatus Ille".

Jules - Bruxelles - 79 ans - 3 avril 2003