Dégagements
de Régis Debray

critiqué par Falgo, le 6 juillet 2013
(Lentilly - 84 ans)


La note:  étoiles
Personnel et original
Régis Debray a fondé une discipline "scientifique" qu'il a nommée "Médiologie" dont le principe est que le vecteur médiatique d'un message comporte en lui-même une signification. L'objet de la médiologie est donc d'étudier cette signification. Cette approche lui permet de porter un certain type de regard sur les évènements du monde. On en trouve des exemples dans la revue "Medium" et dans ce livre dans lequel il aborde toutes sortes de sujets au jour le jour, comme dans un journal. Ainsi: l'anniversaire de la mort de Che Guevarra, l'écologie, l'actualité de Proust et sa notoriété, critique littéraire de Pierre Bergougnioux et d'Alain Schiffres, la crise financière, la monnaie et l'économie, la notion de valeur, les évolutions technologiques, la musique classique contemporaine, l'image et le livre, etc.
Toujours stimulantes, les réflexions de Debray peuvent irriter ou enchanter. Je trouve qu'il suit en quelque sorte la ligne tracée par Guy Debord (La société du spectacle) et dénonce dans le monde actuel le culte de l'apparence, du frelaté, du superficiel, de l'éphémère aux dépens du profond, du réfléchi, du permanent. Vaste débat dans lequel la voix de Debray n'est ni anodine, ni déplacée. De plus son style vif, son sens des tournures et sa verve procurent un vif plaisir de lecture.