Winston Churchill : Le pouvoir de l'imagination
de François Kersaudy

critiqué par Ondatra, le 29 mars 2003
(Tours - 42 ans)


La note:  étoiles
L'homme orchestre
Cette nouvelle biographie de Winston Churchill est originale en ce sens que cette fois-ci, il ne s'agit pas d'une simple chronologie de la vie de cet homme politique mais au contraire, c'est une analyse de sa personnalité et de ses manies et passions ... Ainsi, on apprend pourquoi Churchill boit du whisky et fume des cigares cubains et autres ....
Alors au fil de cette biographie, certes longue, mais passionnante, on découvre un homme qui n'a jamais pu faire une seule chose à la fois mais au contraire, toujours au moins trois et qui plus est, il n'a jamais pu se cantonner à ses fonctions seules, il faut toujours qu'il s'immisce dans la vie politique entière ....
Alors, allez à la rencontre de cet homme-orchestre qui à lui seul abat autant de travail que trois hommes réunis ....
Tintin et Haddock à la fois 8 étoiles

Churchill vu par Kersaudy, c'est un mélange de Tintin et Haddock !

Tintin de par son intrépidité, son inconscience... et sa capacité à passer intact au milieu des nuages de balles ennemies (ses campagnes en Inde et durant la guerre des Boers sont assez hallucinantes).

Haddock de par son goût totalement immodéré pour les liqueurs de toutes natures (là, aussi, le récit de ses libations quotidiennes frise le surnaturel)... et son caractère de cochon (ou de bouledogue ?). Plus têtu, tu meurs...

La biographie est remarquable à plus d'un titre. Le style est fluide, efficace, la narration proche d'un polar (le personnage s'y prête, il faut le dire)... ou d'un Tintin ! Kersaudy réussit à transmettre son admiration pour le personnage, avec toutes ses (énormes) qualités tout en préservant la crédibilité de son analyse en ne passant pas sous silence ses (énormes) défauts (par ex : sa haine aveugle pour De Gaulle est assez incroyable).

Un bémol certain, tout de même : c'est une biographie tellement centrée sur l'homme que Kersaudy laisse un peu (beaucoup) de côté l'Histoire (avec un grand H). On est finalement très frustré, quand on connaît bien la période, par le manque de mise en perspective et de recul du récit. Dommage.

Chrisland - - 63 ans - 3 novembre 2011


à lire après 9 étoiles

du même kersaudy "Churchill et de Gaulle : la mésentente cordiale"

un petit chef d'oeuvre.

comme souvent avec kersaudy, qui a un style clair, limpide, enjoué, voire complice (avec le lecteur, s'entend !), ce livre magistral se lit comme un roman !

tant pour l'éléphant (de gaulle) que pour le lion (churchill), rien n'est épargné : la raideur hautaine du premier, l'atlantisme agressif du deuxième, mais aussi le respect du premier pour le second et l'admiration du second vis-à-vis du premier (vaille que vaille, et malgré tout !)

bref : 2 géants entre 3 autres (roosevelt, hitler, staline).

un grand moment que je vous recommande (c'est sorti en poche)

Caracal - Sainte-Maxime - 60 ans - 2 septembre 2011


Eblouissant 10 étoiles

Tout simplement merveilleux livre. Le style Kersaudy est fantastique, je ne cesse de recommander ce livre à mes amis. Ils l'adorent.
Foncez, vous connaitrez l'histoire extraordinaire d'un personnage très positif qui réchappa et nous fit réchapper au pire.
Ça donne envie de lire la bio de Hitler du même auteur qui vient de sortir même si le personnage est à l’opposé de Sir Winston Churchill.

Lebowskijeff - paris - 49 ans - 20 juin 2011


Une grande leçon d'histoire contemporaine 9 étoiles

Winston Churchill a participé à tous les grands évènements mondiaux du XXème siècle ; il y a pris une part active et souvent décisive. F. Kersaudy nous le rappelle avec habileté dans ce gros ouvrage réédité en 2009, que l'on dévore avec gourmandise. Bien sûr, bien des faits nous sont connus, mais les anecdotes inédites sont nombreuses et passionnantes !

Pour ma part j'ignorais que Churchill avait été prix Nobel de littérature ! Et son action au cours des deux guerres est souvent mal connue. Quelle énergie ! Mais aussi que d'improvisations, quelle "vision" !

Un livre à recommander, sans doute à offrir...

Tanneguy - Paris - 84 ans - 2 janvier 2010


Une épopée 8 étoiles

J’ai cherché dans ce bouquin le sens de l’histoire, le destin de l’Europe, la vision politique. Je ne les ai pas trouvés, mais j’ai découvert la biographie d’un génie bouillonnant. « Un homme fasciné par les situations difficiles, et qui a le sentiment de n’exister que pour y jouer un rôle décisif. »

Si, pendant les deux guerres, son engagement l’a porté aux sommets du pouvoir et de la gloire, en temps de paix son action politique ne faisait pas l’unanimité. Il avait du mal à faire entendre sa voix ; il était un empêcheur de tourner en rond. Ses changements d’orientation, conservateur, puis libéral, puis conservateur de nouveau lui valurent des critiques.

L’auteur semble fasciné par ce personnage. Cela ne l’empêche pas de montrer ses défauts et ses erreurs, par exemple sa naïveté face aux machinations de Staline ou son amateurisme stratégique. Sur la quatrième de couverture on lit : Roosevelt disait de Churchill : « Winston a cent idées par jour, dont quatre seulement sont bonnes... mais il ne sait jamais lesquelles ! ». Eh bien, il y a des épisodes qui montrent que Roosevelt avait raison. Un pavé de 500 pages. « Le lecteur ne trouvera jamais le temps de s’ennuyer », promet l’auteur. Je ne me suis pas ennuyé, c’est passionnant. Une histoire flamboyante.

Décembre 1944. Churchill fait une virée à Athènes. Objectif : contrer un soulèvement communiste qui menaçait de faire basculer le pays sous la sphère d’influence soviétique, comme les autres pays du Balkan. Churchill ne peut pas accepter cette perspective. Il rencontre les ministres, mais ce n’est pas tout. A bord d’une automitrailleuse il sillonne à toute allure la capitale dévastée et donne des consignes de fermeté aux militaires grecs et britanniques. Deux semaines plus tard, lors d’une rencontre avec de Gaulle sur le front des Ardennes, le général l’interroge au sujet de l’équipée à Athènes. « - Oh ! Yes, s’exclama Churchill, le visage soudainement éclairé, very interesting, it was good sport, indeed ! – Mais on vous a tiré dessus ? coupa de Gaulle. – Oui, et le plus fort, c’est qu’ils m’ont tiré dessus avec les armes que je leur avais données... » Effectivement, Churchill avait fourni des armes aux soviétiques pour tenir front contre les Allemands...

C’était en avril 1955, Churchill avait 80 ans. C’était son dernier jour en tant que Premier ministre. Il se rend à Buckingham Palace pour rendre sa démission à la reine. Une formalité, car la chose était décidée depuis un moment. John Colville, le secrétaire de Churchill, avait suggéré au palais d’offrir à Churchill le titre de duc au moment de sa démission. La reine avait accepté, mais à condition d’obtenir au préalable de son secrétaire l’assurance qu’il le refuserait, « une solution typiquement britannique », car on ne conférait plus de duchés, excepté aux personnes de sang royal. « Colville avait donc discrètement sondé le Premier ministre et s’était entendu répondre qu’il ne voulait pas être duc, car il tenait à mourir comme député de la chambre des Communes. » Colville raconte : « Churchill revint de l’audience royale et me dit les larmes aux yeux : - Il s’est passé une chose incroyable, elle m’a offert un duché ! Je lui demandai avec anxiété ce qu’il avait répondu. - Eh bien, j’étais si ému par sa beauté, son charme et sa gentillesse, que j’ai bien failli accepter. Et puis, je me suis souvenu qu’il me faillait mourir comme j’étais né : sous le nom de Winston Churchill. Je lui ai donc répondu que

Béatrice - Paris - - ans - 12 mars 2008


Comme tout le monde... 8 étoiles

Il aurait commis des erreurs ? ... Comme tout le monde, qui n'en commet pas sur une vie ?... Et quand la vie d'un homme s'étale sur autant d'années, qu'il a connu autant d'événements essentiels dans l'Histoire et qu'il a du assumer de telles responsabilités, comment ne pas se tromper de temps à autres ?... Oui, il est arrivé au bon moment, comme un De Gaulle, mais nous pourrions dire cela de beaucoup d'hommes qui sont sortis du lot à un moment ou un autre. Il n'empêche qu'il était d'un courage certain et qu'il a bien souvent eu des jugements clairs: sur l'abdication de la France et de l'Angleterre à Munich et ses conséquences, sur la volonté de Staline de se répandre dans tous les pays de l'Est, sur l'étendue de la ruse et de la mauvaise foi de ce dernier etc. Enfin, juger des erreurs est plus facile a posteriori, avec tous les éléments en mains. Malgré ces erreurs, Winston Churchill a été indiscutablement un grand homme, d'une rare volonté, auquel le monde libre doit beaucoup.

Jules - Bruxelles - 79 ans - 30 août 2003


THE BULLDOG 8 étoiles


Winston Churchill était-il un grand homme politique ? La réponse pourrait être affirmative avec, cependant, une longue liste de nuances colorées.

D'une force physique et psychologique hors du commun, carburant au whisky, vins, cognac et autres boissons du même cru, sans oublier ses illustres cigares, il était un écrivain-historien de réputation méritée. Il abattait un travail titanesque tant au niveau politique qu'en tant que gentleman-farmer. Il est tombé au bon endroit, au bon moment. Mais il a commis des bêtises politiques aussi grosses que des maisons. Un certain général Brooke nous résume parfaitement l'ambiance quasi générale : " Après avoir entendu les arguments avancés au cours des deux derniers jours, j'avais envie de m'enfermer dans un asile de fous ! " On retiendra également ses effets de manches et ses bons mots. Un livre agréable qui vous tient en haleine et nous donne l'occasion de relire l'histoire d'un bon demi-siècle, les deux ( premières ? )guerres mondiales y compris, vue par les yeux des anglais. A conseiller !

Catinus - Liège - 72 ans - 29 août 2003